Entreprises familiales : comment financer la transmission ?
En France, 83% des sociétés sont des entreprises familiales: elles représentent 50% du PNB et un grand nombre d'emplois créés, selon les chiffres du FBN Pilot International Monitor. Elles affichent par ailleurs des performances économiques supérieures aux autres entreprises : rentabilité sur fonds propres plus élevée, niveau d'endettement inférieur, levier opérationnel plus faible, croissance du chiffre d'affaires plus dynamique.
Une transmission particulièrement difficile en France
Pourtant, la transmission de ces entreprises pose problème, notamment en France. Lors d'une conférence consacrée au sujet début février, le cabinet Deloitte a rappelé que sur l'année 2011, seulement 14% des entreprises familiales sont restées sous contrôle familial. Un chiffre très en deçà de ce qu'on peut trouver dans d'autres pays européens. Le cabinet évoque un « plafond de verre » particulièrement difficile à franchir lors du passage de certains seuils critiques, dont celui de la transmission.
Deux axes sont possibles pour financer cette transmission : le financement par dette, ou le financement en fonds propres. « Le principal inconvénient du financement par dette est lié à Bâle 3 », rappelle Christophe Saubiez, associé PME & ETI et responsable Entreprises familiales chez Deloitte. « On voit les banques limiter sérieusement l'accès à la dette, et il est assez difficile de parvenir à ce type de solution dans un contexte de transmission », estime-t-il.
Ne pas céder sur l'horizon d'investissement
La question de la transmission de l'entreprise familiale devra donc souvent être résolue par un recours au financement en fonds propres ou quasi fonds propres. Les solutions sont diverses : entrée d'un fonds d'investissement ou d'un fonds d'entreprises familiales, création d'une holding de transmission familiale...
« Dans le cas où l'entreprise fait appel à un fonds de private equity, il faut prendre un certain nombre de précautions, et veiller à ce qu'il n'y ait pas de mismatch entre l'horizon de l'entreprise familiale, qui est à long terme, et celui du fonds, qui va généralement entrer au capital pour une période de trois à cinq ans », ajoute Christophe Saubiez. « Il faut garder à l'esprit que le fonds aura des exigences en terme de création de valeur et de rentabilité. Il est donc essentiel de garder la maîtrise et de ne surtout pas renoncer à la gouvernance au moment de mettre en place le financement. »
Deloitte recommande de s'appuyer sur les solutions mises en place par les pouvoirs publics, qui offrent un certain nombre d'outils sur le financement de dette ou en prêt participatif. « Il peut être judicieux de se tourner vers Oséo, qui offre un certain nombre de montages pour ces transmissions, ou vers la Caisse des Dépôts et Consignations, qui peut aussi participer à travers différents véhicules », indique Christophe Saubiez.
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