Conjoncture : les directeurs financiers français retrouvent le sourire
Le dernier baromètre Deloitte des directeurs financiers confirme le diagnostic de redémarrage dressé il y a six mois. Les perspectives de croissance ont nettement progressé en France et en Europe.
" Une page se tourne ", résume Deloitte. Selon le dernier baromètre des directeurs financiers publié par le cabinet d'audit et de conseil, les entreprises françaises " semblent laisser derrière elles la période d'attentisme et de morosité des dernières années ". L'étude, réalisée auprès de 76 directeurs financiers des plus grandes entreprises de tous secteurs économiques, vient confirmer le diagnostic de redémarrage dressé il y a six mois. Elle observe " un vent d'optimisme sur les perspectives pour l'Europe et la France ".
Cette embellie de la conjoncture française se traduit par un regain de moral des directeurs financiers : 24 % d'entre eux se disent plutôt optimistes. La prudence reste toutefois de mise pour plus de la moitié d'entre eux (53 %) en raison du caractère modéré des signes de reprise.
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Inquiétude autour du cours de l'euro
Autre bonne nouvelle, 57 % des répondants pensent que les perspectives de croissance sont meilleures pour l'Europe et 17 % pour la France. " Il y a un an, ces économies n'offraient aucune perspective de croissance aux yeux des directeurs financiers ", rappelle Katia Ruet, directeur conseil chez Deloitte. L'optimisme est encore plus marqué concernant le marché nord-américain avec 71 % de directeurs financiers estimant meilleures les perspectives de croissance.
Cet optimisme ambiant est cependant à nuancer. En effet, les directeurs financiers se disent inquiets du cours de l'euro et de l'évolution des marchés financiers. Pour 91 % d'entre eux, l'inflation basse est appelée à durer, ce qui les contraints à rester vigilants et à envisager une politique de modération des salaires.
Reprise des fusions-acquisitions
Toujours selon le baromètre Deloitte, la priorité des directeurs financiers est, pour 67 % d'entre eux, la croissance organique. En cas d'excédent de trésorerie, ils se disent enclins à privilégier les opérations d'acquisitions et les investissements de capacité. A ce titre, 80 % des répondants anticipent une augmentation des opérations de fusions-acquisitions en France au cours des six prochains mois (contre 48 % il y a un an). " L'investissement repart, avec en ligne de mire l'amélioration de la compétitivité, des financements à explorer et des motivations à inventer ", observe Jean-Paul Betbèze, conseiller économique chez Deloitte.
L'étude souligne enfin la perception d'un accès plus détendu au crédit pour 34 % des directeurs financiers (28 % en septembre 2013). Cela n'empêche pas 73 % des répondants concernés de se dire intéressés par le développement de solutions de financement désintermédié (30 % en septembre 2013).
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