Le secteur des fintechs reste dynamique d'après l'indice Fintech40

Alors que l'année 2024 a été marquée par une croissance soutenue mais contrastée pour la Tech et la Finance, l'indice Fintech40 affiche une hausse de 14 %, confirmant la résilience du secteur face aux incertitudes économiques et aux défis réglementaires.

Avec une capitalisation boursière combinée de 843 milliards USD, un chiffre d'affaires total de 165 milliards USD et un EBITDA en forte progression (+32 % à 42 milliards USD), les leaders mondiaux de la Fintech continuent d'imposer leur empreinte sur le marché financier global.

Les Etats-Unis en position dominante

L'indice Fintech40 regroupe 40 entreprises majeures réparties sur quatre continents, mettant en évidence l'importance stratégique de certaines zones géographiques dans l'écosystème Fintech mondial :

-Amérique du Nord : 24 sociétés (soit 60 % de l'indice)

-Europe : 9 sociétés

-Asie : 5 sociétés

-Océanie : 1 société

-Amérique du Sud : 1 société

L'Amérique du Nord, en particulier les États-Unis, reste le centre de gravité mondial de la Fintech, avec une concentration majeure des entreprises les plus valorisées et des investisseurs les plus actifs.

Des disparités selon les secteurs

L'Europe, bien que dynamique, demeure en retrait en matière de capitalisation et de taille des acteurs, tandis que l'Asie, notamment la Chine et l'Inde, continue d'émerger comme un acteur clé de l'innovation Fintech.

L'étude Fintech40 met en avant huit segments clés de l'industrie, avec une domination marquée du secteur des paiements, qui représente à lui seul 11 entreprises totalisant 248 milliards USD de capitalisation boursière. En seconde position, le middle & back-office se distingue avec 3 entreprises, cumulant 197 milliards USD de valorisation. Derrière ces deux leaders, on retrouve successivement les acteurs spécialisés dans les services financiers, les cryptomonnaies, les néobanques, l'investissement, le financement et l'assurtech.

À noter que la regtech ne figure pas dans l'indice, en raison de la taille plus modeste de ses acteurs sur le marché.

Des performances financières solides malgré un ralentissement

L'indice Fintech40 affiche donc une croissance de 14 % en 2024, poursuivant la dynamique amorcée en 2023 (+25 %). Depuis 2018, l'indice a connu une progression continue, marquée par une forte accélération jusqu'en 2021, suivie d'une correction post-Covid en 2022 (-48 %). Sur les six dernières années, la croissance annuelle moyenne de l'indice s'établit à 19 %, témoignant de la robustesse du secteur malgré les turbulences économiques.

Si l'emploi dans le secteur semble en léger repli, ce chiffre masque une hausse réelle de 6 % en excluant l'impact de la restructuration massive de Lufax, qui a réduit ses effectifs de moitié en 2023.

Des IPO en 2025 prometteuses

Depuis 2019, près de la moitié des entreprises Fintech40 sont entrées en bourse, avec un pic d'IPO en 2020 et 2021 (15 sociétés). En 2024, seule Pluxee (France) a fait son entrée en bourse, atteignant 3 milliards USD de capitalisation.

Les perspectives pour 2025 restent prometteuses, avec plusieurs introductions majeures attendues, notamment pour :

Klarna (paiement)

Ebury (services financiers)

Revolut (néobanque)

« En 10 ans, la Fintech est devenue un pilier incontournable du secteur financier mondial, avec une capitalisation combinée de 830 milliards USD, rivalisant avec les plus grandes institutions bancaires. Aujourd'hui, la plus grande Fintech cotée se classerait 11e parmi les plus grandes banques mondiales, illustrant la montée en puissance du secteur », souligne Mikaël Ptachek, Président de l'Observatoire de la Fintech.

Perspectives 2025 : entre opportunités et défis

Une dynamique de croissance, mais des obstacles à surmonter, « 2024 a été une année solide pour la Fintech, avec une croissance de 14 % pour le #Fintech40, bien que l'indice ait sous-performé le Nasdaq 100 (+26 %) et le S&P 500 (+23 %). Toutefois, il a surperformé l'Eurostoxx 50 (+8 %), confirmant la résilience du secteur », analyse Antoine Fraysse-Soulier, responsable France de l'analyse des marchés chez eToro.

Parmi les grands défis mis en avant dans l'étude, le renforcement de la régulation financière et de la protection des données ; l'impact des taux d'intérêt sur les valorisations ; une explosion des usages de l'IA et de la blockchain, un risque de consolidation du secteur face à la concurrence bancaire.

Malgré ces défis, l'innovation et la transformation numérique restent les moteurs du secteur. L'intégration croissante de l'IA, des cryptos et de la finance décentralisée (DeFi) promet une révolution continue dans les années à venir.