RSE & PME : Objectif CSRD
Les PME sont confrontées à un torrent de complexité : préservation de la trésorerie, rétention des collaborateurs, innovation, développement... Et si l'on faisait de la RSE le fil rouge de la réponse à ces défis ? Décryptage avec Carole Deschaintre, Manager d'Offre Macrodomaine pour Cegos.
La directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) incarne une nouvelle ère de transparence pour les entreprises européennes. Le principe ? Une divulgation accrue et standardisée des données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), poussant les entreprises à intégrer la durabilité au coeur de leurs stratégies et opérations. Bien qu'elles ne figurent pas encore parmi les entreprises immédiatement concernées, les PME seront amenées, pour continuer à travailler avec les plus grandes entreprises, à collecter et communiquer leurs données ESG à leurs donneurs d'ordre. Dans le cas contraire, de belles opportunités pourraient bien leur échapper. Très récemment, François Asselin, président de la CPME affirmait à l'occasion d'une prise de parole que si la transition écologique représente de grandes opportunités pour les PME, « la CSRD est une nouvelle marche à franchir, mais les PME qui sauront consacrer des ressources dès aujourd'hui pour se structurer avec le cadre de la CSRD seront les grandes gagnantes demain ». En effet, outre le fait d'être prêtes à répondre à leurs grands donneurs d'ordre avant les autres, « elles adopteront des réflexes qui leur permettront de mieux s'adapter aux crises, et d'être plus durables et résilientes. C'est là l'esprit de la CSRD », commente Carole Deschaintre.
Passer à l'action, partir sur de bonnes bases
« On ne se lance pas dans un projet RSE sans une approche méthodologique rigoureuse », observe Carole Deschaintre, qui recommande de commencer par la réalisation d'un bilan carbone de l'entreprise. « C'est le début de la démarche », continue-t-elle. Ce bilan est souvent une surprise pour les dirigeants souvent centrés sur les processus internes. Ils prennent alors conscience que l'amont et l'aval sont souvent les plus gros contributeurs de leur empreinte environnementale. « À eux de saisir l'opportunité d'engager des discussions, voire de nouvelles formes de contrat, avec clients et fournisseurs », recommande Carole Deschaintre. Une fois cette première étape franchie, il faut aller plus loin et poursuivre avec une analyse du cycle de vie plus exhaustive des produits et des services de la PME. « Celle-ci permet de disposer d'une vision à 360° des impacts ».
Qu'il s'agisse de l'impact social, sur la biodiversité ou encore les ressources minières, ces analyses contribuent à l'identification des chaines d'approvisionnement susceptibles de se révéler défaillantes à l'avenir. « En tenir compte dès aujourd'hui, c'est la clé de la durabilité », souligne l'experte. Des organismes comme Bpifrance accompagnent des PME dans ce type de projet et proposent un soutien notamment financier pour soutenir les entreprises. « Il s'agit d'avoir une véritable vision de l'enjeu, une conception stratégique de la réduction de l'impact de l'entreprise, pas seulement sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan humain et sociétal ».
Se former pour mieux se transformer...
Face au défi de la CSRD, il s'agit de dépasser les postures et les promesses et faire preuve de pragmatisme. « Il est essentiel que les dirigeants de PME ainsi que les managers se forment pour acquérir les réflexes de base pour réduire l'empreinte écologique et sociale de leur entreprise et de leur activité », affirme Carole Deschaintre. Des formations spécifiques pour comprendre comment agir sur son empreinte carbone ou encore innover différemment en s'engageant sur le chemin de la prise en compte du cycle de vie des produits et l'éco-conception. Développer les connaissances liées à la réduction des impacts, créer les conditions de l'éco-conception... « Autant d'enjeux de transformation des PME qui reposent sur la capacité à embarquer l'ensemble des collaborateurs dans un projet commun », conclut Carole Deschaintre qui rappelle l'importance pour les dirigeants et les managers de développer leur leadership. « Là encore, aucune improvisation possible, la formation est un levier puissant qu'il s'agit d'actionner sans délai ».
Vous aussi, passez à l'action et préparez-vous à saisir toutes les opportunités business qui découlent de l'entrée en vigueur de la directive CSRD !
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Par Audrey Fréel
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