Catherine Vaudaine, cette ex-Daf qui a préféré les Ressources Humaines

Elle a toujours travaillé dans les chiffres, d'abord dans un cabinet d'expertise comptable puis au sein de plusieurs entreprises. La finance, les chiffres, c'était son dada. Et pourtant depuis 2021, Catherine Vaudaine n'est plus ni DAF, ni RAF, elle est désormais la directrice des ressources humaines de l'entreprise marseillaise MailinBlack, cette PME de 110 collaborateurs (14,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024), connue notamment pour ses solutions de protection des boites mails.

Virage

Mais il ne s'agit pas pour autant d'un virage à 180 degrés. Tout au long de ses 30 ans de carrière, elle a presque toujours associé la casquette RH à celle de la Finance. Dans cette start-up, par exemple, qui faisait de la sauvegarde en ligne et où elle avait la responsabilité de la comptabilité et du social, et pour laquelle elle avait dû assurer, après trois ans à ce poste, les démarches RH liées à la liquidation de celle-ci. Chez MailInBlack, aussi, elle portait les deux fonctions depuis son recrutement en 2014. Mais depuis, l'entreprise a grandi, passant de 35 collaborateurs il y a 10 ans, à 110 désormais, elle a levé des fonds, elle a fortement augmenter son chiffre d'affaires et s'est diversifiée vers d'autres activités (formation, solution de gestion de mot de passe etc). Une évolution qui a provoqué une transformation des fonctions finance et RH, avec une somme de travail et une structuration que ne pouvait plus mener de front Catherine Vaudaine. « Quand je suis arrivée dans l'entreprise, tout était à construire et j'étais seule au départ pour le faire. J'ai outillé le service, j'ai structuré et j'ai recruté. Mais à un moment donné, il n'a plus été plus possible de tout faire », raconte Catherine Vaudaine.

Et quand on lui a demandé quelle casquette elle préférait conserver, elle n'a pas hésité bien longtemps : malgré sa longue expérience, et un parcours de formation, dans la finance, ce sont les Ressources Humaines qu'elle a choisies. Sans hésiter, assure-t-elle.

L'envie de faire autre chose

« Je me suis rendu compte que j'en avais assez, en réalité, des chiffres et des contraintes permanentes. De plus, les évolutions liées à la croissance nécessitaient du contrôle de gestion beaucoup plus poussé. Cela m'aurait demandé de me réinvestir dans un cycle de formation, assez lourd. J'avais déjà passé des nuits à monter en compétence sur le social, ce que j'avais fait plutôt avec plaisir. Là, très clairement, je n'avais pas envie d'y aller. Et surtout, j'avais très envie de mon consacrer pleinement aux Ressources Humaines », raconte-t-elle.

Depuis, elle s'amuse beaucoup dit-elle, et prend du plaisir à travailler à la montée en compétence des équipes de MailinBlack. Elle a mis en place des procédures d'on-boarding, créé une « management academy », elle avance sur des projets liés au label Great Place to Work décroché en 2021, a mis en place un retour au travail à 80% après un congé maternité ou paternité etc. « Il a fallu apprendre, s'adapter. Pour les sujets pointus, je me fais accompagner par un cabinet d'avocats en droit social. Et puis, je lis beaucoup. Je fais aussi partie d'un club de DRH, ce qui permet de s'ouvrir aux bonnes pratiques mises en place ailleurs. C'est très important ».

Et l'ex DAF, de conclure : « Vraiment, je m'amuse dans ce job, les chiffres ne me manquent pas du tout. Et quand je dois faire le budget, je ne saute vraiment pas de joie ! ».