La collaboration, clé de la survie des banques et institutions financières
La période actuelle incite les PME à revoir leur choix de prestataires de services pour réaliser des économies. En matière de paiements internationaux, doivent-elles privilégier les fintechs ou néobanques aux banques traditionnelles ? Comment tous ces acteurs peuvent-ils mieux accompagner les PME ?
Face à une pandémie de COVID-19 imprévue, bon nombre d'entreprises luttent encore pour ne pas sombrer. Partout dans le monde, les baisses significatives de chiffre d'affaires et de trésorerie ainsi que la perturbation des chaînes d'approvisionnement poussent les directeurs financiers à se livrer à un exercice de réduction massive des coûts en réévaluant leurs charges fixes.
De nouvelles opportunités pour les entreprises
Beaucoup de PME comptent parmi les entreprises les plus gravement touchées. Selon les résultats de l'enquête 2020 sur la COVID-19 menée par la société de conseil McKinsey auprès des PME du Royaume-Uni, plus de la moitié des participants jugent l'économie britannique très, voire extrêmement faible, et la moitié s'attendent à une stagnation du marché ou à une récession.
Alors que la période de confinement prend fin sur la planète, les directeurs financiers identifient les domaines qui recèlent un potentiel pour réaliser des économies tout en optimisant les charges fixes. Leur but : assurer leur résilience.
À présent, les clients vont passer en revue une multitude de prestataires de services financiers pour leurs paiements transfrontaliers interentreprises (B2B). Cependant, bon nombre de banques et institutions financières ont tardé à faire face à la " nouvelle norme ". Elles ne se sont pas adaptées à l'évolution du marché, notamment sur le segment des PME.
Attention : il ne faut pas voir là une insensibilité de leur part aux besoins de cette clientèle, mais plutôt l'impact des lenteurs de leurs infrastructures existantes.
La résilience des entreprises dans le monde post-coronavirus
Au Royaume-Uni comme dans les autres pays d'Europe, l'impression générale est que les grandes banques et les principales institutions financières ont proposé des services insuffisants et imposé des frais excessifs aux PME en matière de paiements transfrontaliers. Selon une étude de la Banque centrale européenne, les frais excessifs facturés aux petites entreprises ont rapporté plusieurs centaines de millions d'euros par an aux prestataires de services financiers traditionnels à travers l'Europe.
Alors que l'activité économique reprend après le coup d'arrêt de la COVID-19, les banques doivent impérativement modifier cette impression en soutenant la résilience des entreprises. Sinon, elles ne pourront pas satisfaire les besoins de leurs clients et auront encore plus de mal à rivaliser avec la concurrence.
Alors, comment les banques et les institutions financières peuvent-elles rester compétitives ?
Les banques doivent exploiter les plateformes de paiements en devises existantes afin de proposer à leurs clients des opérations à la fois rapides, fiables et sécurisées.
Une plateforme d'open banking (système bancaire ouvert) leur permettra de diversifier les options de paiement pour répondre aux besoins de chaque client à l'échelle mondiale. Plus généralement, l'heure est aux promesses de transparence et de liberté de choix.
Par ailleurs, les frais cachés en matière de paiements en devises étrangères sont à réévaluer. L'objectif est double : offrir aux entreprises une visibilité totale sur leurs transactions et leur permettre d'accéder aux données de change en temps réel. Les directeurs financiers pourront ainsi prendre les décisions les plus éclairées possibles pour maîtriser leurs coûts.
Une plateforme sécurisée pour les paiements transfrontaliers
Les fraudes en ligne et les tentatives de hameçonnage se sont multipliées pour exploiter le contexte incertain généré par la pandémie de COVID-19. Ainsi, Action Fraud, centre national britannique de lutte contre la fraude et la cybercriminalité, a reçu plus de 2 500 signalements d'arnaques (principalement en ligne) liées au coronavirus, représentant des pertes de près de 9 millions de livres sterling (soit près de 10 millions d'euros).
Dans ce contexte incertain, il s'avère essentiel que les banques et institutions financières disposent d'une plateforme de paiements transfrontaliers sécurisée et fiable. Elle doit être conforme à la législation européenne sur les services de paiement, dont la DSP2, et s'accompagner des mesures de sécurité adéquates. Par exemple, une sécurité numérique et un chiffrement de pointe avec une authentification à double facteur et un mot de passe à usage unique (protocole TOTP).
Évidemment, sur un marché saturé, les banques et institutions financières doivent collaborer avec des PSP, fintechs qui proposent des plateformes de paiements en devises étrangères fiables. C'est à cette seule condition qu'elles pourront se faire une place, en défendant des paiements transfrontaliers à la fois sécurisés, fiables et transparents.
Pierre-Antoine Dusoulier, est le président fondateur d'iBanFirst, fintech spécialisée dans la gestion des paiements internationaux.
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