Comment optimiser son management grâce à l'épargne salariale
Si la majorité des grosses PME et ETI disposent d'outils d'épargne salariale (intéressement, participation, PEE, PERCO ou encore actionnariat salarié), elles n'exploitent pas au maximum leur potentiel managérial. Le focus du gouvernement sur ce sujet devrait leur permettre, cette année, d'accélérer en la matière.
Cette année sera celle de l'épargne salariale. C'est en tout cas le souhait du gouvernement. Depuis le 1er janvier, des évolutions fiscales importantes ont été activées. Ces nouvelles dispositions visent à donner une impulsion forte à la mise en place ou au renforcement des dispositifs de partage de la valeur dans les TPE et PME. Objectif : qu'en 2020, au moins 3 millions de salariés d'entreprises de moins de 250 personnes bénéficient d'un dispositif d'épargne salariale, contre seulement 1,4 million aujourd'hui.
"Ces évolutions fiscales devraient permettre d'accélérer fortement le mouvement", salue Laure Delahousse, directrice générale adjointe de l'Association française de la gestion financière (AFG). Y compris dans les entreprises de plus de 250 salariés, non impactées par les évolutions fiscales (hormis pour les abondements sur les plans d'actionnariat salarié dont le forfait social passe de 20% à 10%). En effet, elles ne resteront probablement pas insensibles à la mobilisation générale des différents acteurs de l'épargne salariale.
Focus - Les nouvelles dispositions fiscales en détail
Depuis le 1er janvier dernier, de nouvelles dispositions sont appliquées concernant l'épargne salariale. Notamment la suppression du forfait social sur l'intéressement pour les entreprises de moins de 250 salariés et sur l'ensemble des sommes versées (au titre de la participation et de l'abondement de l'employeur sur un plan d'épargne salariale) pour les structures de moins de 50 personnes. Ce forfait social s'élevait jusqu'ici à 20%. Son niveau reste néanmoins inchangé pour les entreprises de plus de 250 salariés, excepté pour les abondements sur un fonds d'actionnariat salarié. Dans ce cas, il passe de 20% à 10%.
Optimiser les dispositifs d'épargne salariale
Même si ces entreprises sont équipées à 90% (chiffres DARES 2018), des marges de progression existent encore. Notamment dans l'optimisation des leviers utilisés. Toutes tailles d'entreprises confondues, l'épargne salariale concerne 11,3 millions de salariés en France, pour un encours, mi-2018, de quelque 135 milliards d'euros.
"Il existe deux dispositifs générateurs de flux : l'intéressement et la participation. Et deux dispositifs de gestion sur lesquels les salariés peuvent verser ces primes : le plan d'épargne d'entreprise (PEE) et le plan d'épargne pour la retraite collectif (PERCO). Ces primes peuvent être complétées par des abondements de l'employeur. Toute entreprise employant habituellement au moins 50 salariés est assujettie obligatoirement à la participation. L'intéressement est, lui, facultatif, avec des formules propres à chaque entreprise, rappelle Stéphane Huillet, associé au sein du cabinet People Base, spécialiste en stratégie de rémunération et épargne salariale. La participation est un outil de partage du résultat, mais ce n'est pas réellement un outil de motivation, car l'incidence directe du travail du salarié sur le résultat net de l'entreprise est assez sinueuse. En revanche, je suis un fan de l'intéressement. Je pense que cet outil a une valeur très élevée en termes de management."
L'accord d'intéressement (3 ans) permet, en effet, de fixer des objectifs opérationnels précis, en fonction des priorités de l'entreprise. Les modalités de calcul de l'intéressement peuvent varier selon les unités de travail (bureau, service, atelier ... ). SNF, leader mondial de la production de floculants installé en Auvergne-Rhône-Alpes, a choisi, par exemple, de tourner son accord d'intéressement vers les résultats environnementaux. "Nous avons constaté de vrais progrès en la matière. Les salariés se sont emparés du sujet", commente Renaud Brunet, coordinateur RH de SNF.
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