Comment former aux compétences de demain ?
Entre la transformation digitale et les questions éthiques et environnementales, les entreprises ont besoin de nouvelles compétences pour rester compétitives dans le futur. Institut Mines-Télécom Business School a organisé un webinaire dédié au sujet afin de mieux faire face à ces enjeux.
Les entreprises ne sont rien sans des équipes dont les compétences sont adaptées aux enjeux actuels et futurs. Un sujet qui n'est pas simple tant de nouveaux défis émergent sans cesse. Aujourd'hui, ce sont les questions environnementales et éthiques qui s'imposent et, parallèlement, la transformation digitale est toujours prégnante.
La question est donc de savoir comment réussir à faire évoluer les compétences des collaborateurs pour qu'elles soient les plus à même de répondre à ces nouveaux enjeux. Une question qu'Institut Mines-Télécom Business School a approfondi à l'occasion d'un webinaire en partenariat avec Deloitte et le cabinet Lafayette Associés.
Des profils en tension
Première question quand on parle de compétences des collaborateurs : quelles sont celles les plus demandées actuellement ? "Les compétences technologiques sont très demandées, notamment celles concernant la data et l'intelligence artificielle", rapporte Anne Sultan, associée au sein du cabinet Deloitte, ajoutant que des demandes d'expertises en termes cybersécurité sont également en augmentation, étant donnée la multiplication des attaques cyber ces derniers mois.
Autre particularité qui émerge : les talents recherchés sont hybrides. "Les personnes doivent être capables de maîtriser les nouvelles technologies mais aussi comprendre les enjeux métiers", précise Anne Sultan.
Enfin, la prise de conscience des enjeux sociétaux et environnementaux font émerger de nouveaux besoins, notamment en termes de numérique responsable. "Les entreprises ont progressé sur le sujet mais il reste encore beaucoup à faire", observe Anne Sultan. Les profils recherchés, un croisement entre des expertises IT et RSE, ne sont pas simples à trouver.
De l'importance de la formation
Pour faire face à ces enjeux en termes de compétences, et étant donné qu'il y a une réelle pénurie sur ces profils à la fois rares et fortement recherchés par les entreprises, des formations doivent être organisées au sein des entreprises. "Les avancées sont rapides, il faut se former sans cesse", pointe Anne Sultan.
Problème : la récente loi qui a transformé la formation professionnelle a mis la question de la formation entre les mains des salariés, à travers le Compte Personnel de formation (CPF). "Auparavant, l'entreprise avait un rôle d'accompagnateur à la formation. Désormais, le salarié est responsable de son évolution professionnelle", analyse Elodie Cavigioli, consultante en stratégie et ingénierie de formation, qualité et certification chez Cabinet Lafayette Associés.
Comment, alors, s'assurer que les salariés développeront les compétences dont les entreprises ont besoin ? Les grosses structures peuvent mettre en place des académies : Anne Sultan donne l'exemple de la "Cyber Academy" qui propose des formations dans le domaine de la cyber-sécurité. Les plus petites peuvent quant à elles faire des organismes de formation de véritables business partners afin de les aider à monter des programmes de formation mais aussi à les financer.
Un projet aux multiples acteurs
"Plusieurs acteurs doivent travailler ensemble pour optimiser les actions de formation", souligne Elodie Cavigioli, qui insiste pour que ce sujet ne soit pas uniquement un sujet RH. Selon elle, les dépenses de formation doivent réellement participer à la performance de l'entreprise : il ne s'agit pas de former les gens pour les former mais d'investir dans des formations vraiment utiles.
"Il s'agit de mener un réel projet sur différents sujets : les modalités d'apprentissage les plus adaptées, les financements, etc...", énumère-t-elle. Toute l'entreprise doit s'investir aux côtés de l'organisme de formation pour trouver le meilleur modèle correspondant aux besoins de l'entreprise.
Elodie Cavigioli aborde notamment le rôle du Daf qui doit proposer des solution de financement mais aussi d'investissement. "Il a la possibilité d'étaler les dépenses de formation sur les trois années à venir pour ne pas faire uniquement des formations "one shot" mais accéder à des formations stratégiques, qui ont un coût plus important, mais qui permettent d'acquérir des compétences rares et fines", indique-t-elle. Les Daf business partners ne peuvent pas passer à côté de ce sujet stratégique de la formation.
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