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Pacte de compétitivité : « Il y a une vraie prise de conscience »

Point de vue de deux spécialistes, Hervé Baculard, auteur de “Compétitivité AAA : pacte France Entreprises” et Didier Kling, le président de la Chambre nationale des conseils-experts financiers, sur les 35 mesures du “pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi”.

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Pacte de compétitivité : « Il y a une vraie prise de conscience »

C'est finalement un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros qui sera accordé aux entreprises, a annoncé mardi Jean-Marc Ayrault. Le gouvernement n'a retenu que pour partie les propositions du rapport Gallois, qui préconisait une baisse des charges de 30 milliards d'euros. Cette mesure touchera les salaires jusqu'à hauteur de 2,5 SMIC.

« La loi de finances 2013 a pris tout l'oxygène »

Hervé Baculard, président de Syntec Conseil en Management, syndicat professionnel, n'est pas surpris par l'ampleur des mesures adoptées par le gouvernement. « On peut être déçu par le chiffre de 20 milliards d'euros, mais il était évident que le gouvernement, malgré les pressions, ne pouvait pas engager un choc de compétitivité après le choc fiscal de la loi de finances 2013, estime-t-il. La façon dont le budget a été pensé, avec beaucoup d'impôts et peu d'économies, a pris tout l'oxygène qu'il pouvait y avoir en termes d'imposition. Ce budget interdisait une action de l'ampleur préconisée par le rapport Gallois », ajoute-t-il.

Selon lui, l'important est surtout qu'un pas ait été franchi sur le sujet de la compétitivité, qui n'avait pas été abordé depuis un an. « Il était crucial de mettre sur la table ce thème central pour le redressement de l'économie, juge-t-il. Il y a une vraie prise de conscience, et des moyens importants sont mis en œuvre, même s'il y a une déception sur l'ampleur et la rapidité », analyse le président de Syntec, auteur l'an dernier de l'ouvrage “Compétitivité AAA : pacte France-entreprises, 49 propositions” aux éditions Eyrolles.

Diminuer les délais de paiement, un enjeu majeur

Le gouvernement a par ailleurs annoncé la création d'un fonds de 500 milliards d'euros pour les PME en difficulté. « Ces mesures de sauvetage, et dans une plus large mesure la création de la BPI, doivent constituer le troisième pied du redressement économique, avec le coût du travail et la compétitivité hors prix », estime Hervé Baculard.

Concernant le financement des entreprises, il souligne que l'État n'est aujourd'hui pas exemplaire sur les délais de paiement. « La capacité à augmenter les fonds propres, à diminuer les encours de trésorerie et les délais de paiement est un enjeu majeur », affirme-t-il. Dans son pacte national pour la croissance, le gouvernement s'engage d'ailleurs à réduire ces délais de paiement à 20 jours. « Ces délais restent un souci majeur pour les PME. Le jour où on aura atteint cet objectif de 20 jours, on aura fait un grand pas dans la bonne direction », anticipe Hervé Baculard.

La CNCEF reste vigilante sur l'état des lieux des PME

De son côté, Didier Kling, le président de la Chambre nationale des conseils-experts financiers, a également réagi aux déclarations du gouvernement, se félicitant de la volonté de mettre en place un “Small Business Act” et de la création de la BPI. Il n'en demeure pas moins vigilant sur l'état des lieux des PME en France. Selon lui, le rapport Gallois doit encourager l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises tout en leur permettant de bénéficier d’un environnement plus protecteur et plus stable fiscalement. Ce qui est déjà le cas aux États-Unis et au Japon où l’assouplissement du cadre réglementaire et législatif a tendance à rasséréner les entreprises et à favoriser leur croissance.

« Au-delà, le document remis au Premier ministre dresse un constat lucide et objectif de l’industrie française et propose les remèdes appropriés pour répondre à une nouvelle ambition et développer les outils propres à renforcer notre tissu industriel » argumente-t-il. En revanche, le gouvernement n’entend pas modifier les dispositifs fiscaux d’incitation à l’investissement dans les PME tels que l’ISF-PME ; ce que note avec intérêt Didier Kling.

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