Comment l'IA fait décoller les processus métiers

"L'IA en 2025 n'apportera pas de ruptures car on en parle depuis des années mais sera davantage une progression. Les enjeux porteront sur les nouveaux services. En résumé, on observera les résultats des promesses annoncées des nouvelles technologies et ce que les entreprises arrivent à en faire", annonce Christophe Viry, Directeur Marketing & Produit (Lignes de produits E-Invoicing & B2B Integration) à l'occasion d'une plénière* sur le salon Solutions le 9 octobre dernier.

Ne pas confondre dématérialisation et digitalisation

Conscientes de ce bond en avant permis par les nouvelles technologies et l'IA, "une révolution semblable à l'arrivée d'internet ou de Google", selon Pierre Fuzeau, Directeur Général, Groupe Serda Archimag, les entreprises ont réalisé des investissements massifs dans leurs système d'information. Cependant il convient de ne pas confondre dématérialisation et digitalisation, prévient Nadine Asselin, Director, Solutions Consulting d'Opentext. Si la dématérialisation concerne les procuessus de conversion de documents papier en numérique, la digitalisation, elle, concerne la transformation des processus métiers. L'IA ne faisant qu'accélerer cette transformation des processus métiers.

RAG ou RPIA : vers une accélération des process métiers

A titre d'exemple, l'IA va accélérer les process d'order-to-cash mais aussi les processus automatisés de RPA (pour Robotic Process Automation). Certaines parlent même de RPIA (RPA qui intègre de l'IA). "De plus en plus d'entreprises travaillent sur le RPIA, confirme Pierre Fuzeau d'Archimag. Prenons l'exemple du traitement d'une facture : avec le RPIA, l'IA anticipera l'absence d'un valideur et prendra le relais de l'humain". C'est différent de l'IA générative qui est un système d'IA qui génère du contenu en réponse à des requêtes de l'utilisateur. On parle également de Retrieval Augmented Generation (RAG) qui se présente comme le niveau supérieur des LLM (Large Language Model). Ainsi, si le LLM est un type de programme d'intelligence artificielle capable de reconnaître et de générer du texte, le RAG en revanche, permet au modèle de « consulter » une base de données ou un corpus de documents externes en temps réel pour enrichir sa génération de texte. "La prochaine étape sera de standardiser tous ces business process, analyse Fethi Rabhi, directeur de recherche et développement à l'Université de Sydney. Mais surtout de bien connaître ses cas d'usages avant de se lancer dans des projets d'intégration d'IA".

D'une façon plus globale, parmi les autres bénéfices de l'IA, figure également celui de l'émergence de super portails de collaboration. "Cela permet d'avoir une porte unique et d'échanger des données entre l'interne et l'externe. L'entreprise sera plus agile grâce à des communautées connectées et à l'interopérabilité des sytèmes, résume Nadine Asselin. Et l'IA permet une conversion des formats et ainsi un meilleur échange de fichiers de données". Au final, ces nouvelles technologies permettent de déverticaliser les métiers en interne. Mais l'arrivée de l'IA soulève encore de nombreuses questions que ce soit sur les RGPD, la cybersécurité, la data gouvernance, la souveraineté des données, ou encore son empreinte carbone. Ainsi, selon une étude de l'Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la distribution de la Presse), "si aujourd'hui le numérique représente 2,5 à 5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, l'impact de l'IA devrait faire augmenter de 30 à 50% le poids du numérique dans les GES. C'est une empreinte carbone qu'il ne faut pas négliger !", conclut Pierre Fuzeau d'Archimag.

*Plénière "Dématérialisation et digitalisation boostée à l'IA générative , hyper-automatisation, conformité... : à quoi s'attendre en 2025 ? Quels sont les grands enjeux, tendances, rupture d'usages de la dématérialisation pour 2025 ?"