Private Equity : optimisme prudent face aux défis économiques et géopolitiques
Le dernier rapport Global Private Equity Outlook 2025, publié par le cabinet Dechert et Mergermarket, met en lumière une stabilisation progressive du marché du private equity, malgré un climat incertain, avec une reprise possible stimulée par la baisse des taux d'intérêt.

Le cabinet d'avocats Dechert, en partenariat avec Mergermarket, publie ce mardi 25 février 2025 son 7e rapport annuel, le Global Private Equity Outlook 2025, qui offre un éclairage approfondi sur l'évolution du marché du private equity dans un environnement encore marqué par de fortes incertitudes. Basé sur les réponses de 100 dirigeants de sociétés de gestion en Amérique du Nord (45 %), en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique (35 %) et en Asie-Pacifique (20 %), le rapport met en lumière les défis et opportunités qui façonneront le secteur en 2025.
4 tendances du private equity en 2025
-Optimisme modéré malgré un climat incertain : aux États-Unis, 31 % des répondants estiment qu'une victoire républicaine pourrait améliorer leurs portefeuilles, notamment pour les entreprises nord-américaines. 60 % des sociétés de gestion proposent désormais des programmes de co-investissement, un chiffre qui atteint 73 % en Amérique du Nord. 93 % prévoient des opérations de retrait de cote, mais le nombre de ceux affichant une « très forte probabilité » de le faire a chuté de 80 % en 2023 à 44 % en 2024.
-Des craintes sur les levées de fonds et introductions en bourse : 29 % des fonds en zone EMEA doutent de leur capacité à réussir une introduction en bourse. Et 20 % des gestionnaires de fonds craignent de ne pas pouvoir lever des fonds de continuation.
- Une forte activité sur le marché secondaire et de nouvelles stratégies d'investissement : près de 82 % des dirigeants prévoient une activité soutenue sur le marché secondaire dans les deux prochaines années, après une croissance quadruplée en cinq ans. 34 % des sociétés envisagent d'ouvrir leur capital social à des opérations dites de GP-stake (cession d'une part du capital d'un gestionnaire de fonds).
- Un durcissement réglementaire qui inquiète les investisseurs
66 % des sociétés de private equity anticipent un impact négatif de la surveillance des autorités de la concurrence et des régulateurs sur leurs transactions en 2025.
Une reprise progressive soutenue par la baisse des taux
Selon Sabina Comis, Global Managing Partner chez Dechert, la reprise en Europe devrait suivre celle des États-Unis, où les marchés ont amorcé une remontée plus rapide :
« Les conditions de marché de 2024 étaient encore difficiles, mais nous voyons émerger un sentiment d'optimisme. La baisse des taux d'intérêt permet aux modèles financiers de mieux fonctionner, facilitant ainsi la reprise du cycle d'investissement. »
Elle souligne cependant la nécessité d'une approche prudente en matière de valorisation, et met en avant une tendance vers des fonds semi-liquides et semi-permanents, estompant la distinction traditionnelle entre fonds ouverts et fermés.
Lire aussi : iXO Private Equity lève 220 M€ pour soutenir PME et ETI avec un focus sur les critères ESG
Vers une nouvelle ère du financement ?
Alors que les dry powders (liquidités non investies) atteignent des niveaux records, les fonds doivent naviguer entre incertitudes économiques, évolutions réglementaires et tensions géopolitiques. L'essor du NAV financing (financement basé sur la valeur nette d'actifs) pourrait s'inscrire durablement parmi les nouvelles sources de liquidité, notamment en Europe.
Le private equity entame une phase de transformation, où flexibilité et innovation seront des facteurs clés pour s'adapter à un environnement économique toujours plus complexe.
Sur le même thème
Voir tous les articles Financements & Innovations