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Electra : quelle stratégie de financement durable ?

Lors des Journées DAF le 17 octobre au Trocadéro Business Center à Paris, Élise Erbs, CFO d'Electra, a dévoilé les coulisses de la stratégie de financement de l'entreprise. Alliant ingénierie financière et approche ESG, Electra sécurise son avenir dans le secteur des infrastructures de recharge électrique.

Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à
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Electra : quelle stratégie de financement durable ?

Alors que les ventes mondiales de véhicules électriques explosent, avec 14 millions d'unités vendues en 2023, et que l'Union européenne ambitionne d'installer 1 million de bornes de recharge d'ici 2025, le secteur des infrastructures de recharge connaît une croissance rapide mais encore insuffisante pour répondre aux besoins croissants. Acteur majeur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques, Electra se distingue par une stratégie financière innovante et un fort engagement envers les critères ESG. C'est donc en toute logique que, lors des Journées DAF du 17 octobre, au Trocadéro Business Center de Paris, Élise Erbs, CFO d'Electra, a détaillé les leviers financiers qui soutiennent la croissance de l'entreprise. Alliant ingénierie financière, gestion des risques et engagement ESG, Electra se positionne pour capter les opportunités d'un marché en pleine transformation.

La finance comme levier stratégique

Dès sa création, Electra a su anticiper les besoins colossaux liés à son secteur. La recharge électrique, tout comme l'infrastructure qui la sous-tend, nécessite des investissements considérables. Élise Erbs, cheffe d'orchestre de la stratégie financière, a opté pour une approche originale, s'appuyant sur la création de sociétés projets (SPV) afin d'isoler les risques dans des entités dédiées. « C'est une méthode classique dans l'immobilier et les infrastructures, mais elle est encore peu répandue dans notre secteur, explique-t-elle. Cette stratégie permet de maximiser notre levier financier tout en réduisant notre exposition aux risques. »

Electra a ainsi structuré ses levées de fonds en plusieurs étapes, en débutant avec de petites joint ventures (JV), avant d'augmenter progressivement les montants. « Nous avons démarré avec des JV de 4 millions d'euros, pour ensuite atteindre 60, puis 200 millions, poursuit-elle. Cette montée en puissance maîtrisée a permis à Electra de croître sans surréaction aux besoins immédiats de liquidité. »

L'ESG, une boussole pour l'avenir

Au-delà des structures financières classiques, Electra a pris un pari précoce sur l'extra-financier, et il s'avère payant. Les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont au coeur de la stratégie d'Electra, un choix qui reflète les attentes croissantes des investisseurs. Élise Erbs souligne l'importance d'aligner les objectifs de son entreprise sur les exigences des fonds durables. « Nos principaux investisseurs, comme Eurazeo ou la Banque Publique d'Investissement (BPI), sont des leaders en matière d'impact. Dès le début, nous avons intégré des éléments de taxonomie verte, des bilans carbone et des rapports ESG pour garantir la "banquabilité" de notre projet », explique-t-elle.
Cette vision proactive a permis à Electra de séduire des investisseurs exigeants et d'assurer des financements durables. En misant sur des fonds d'impact et en structurant des lignes de financement verte, Electra s'assure un accès stable aux ressources nécessaires pour son expansion. « Nous avons pris très tôt le pari de l'extra-financier, et aujourd'hui, cela nous place parmi les acteurs les plus solides du secteur », se félicite Élise Erbs.

Gestion des risques

Dans un secteur aussi volatil que celui des énergies renouvelables, la gestion des risques financiers est cruciale. Pour Electra, cela passe notamment par une stratégie d'approvisionnement en électricité extrêmement fine. « Notre modèle repose sur l'achat d'électricité verte, que nous revendons ensuite. Il est essentiel de bien gérer cet approvisionnement, car nos marges en dépendent, et nous devons rester compétitifs face à la concurrence », explique la CFO.
Electra a donc opté pour une combinaison de contrats à long terme (PPA), de contrats forward, et d'achats spot, afin de maximiser ses gains et de minimiser les risques liés à la fluctuation des prix de l'électricité. L'entreprise a même intégré une équipe dédiée à la gestion énergétique, capable de traiter des sujets aussi techniques que la vente de crédits d'énergie verte, un levier supplémentaire pour optimiser les coûts.

Cap sur la consolidation

Malgré les incertitudes qui planent sur le marché des véhicules électriques, Élise Erbs se montre résolument optimiste quant à l'avenir d'Electra. « Nous sommes dans une phase de consolidation, et cela ouvre des opportunités pour ceux qui sont bien préparés, déclare-t-elle. Nous avons structuré un pôle dédié aux fusions et acquisitions (M&A), et nous sommes prêts à saisir les opportunités de croissance à travers l'Europe. »
Pour Élise Erbs, cette période charnière, loin d'être un obstacle, représente un tournant stratégique pour Electra. En capitalisant sur son expertise financière, son engagement ESG et une anticipation rigoureuse des risques, l'entreprise est prête à affronter les défis du marché et à se positionner durablement comme un acteur clé de la transition énergétique.

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