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[Vidéo] Trophées 2024 - Jérôme Bracq (Wojo) : "Il s'agit d'exister aux côtés du chef d'entreprise et de ne pas être réduit à une fonction support"

Publié par Marie-Amélie Fenoll le | Mis à jour le

Jérôme Bracq, daf de Wojo revient sur son parcours professionnel et ses expériences qui lui ont permis de développer son esprit entrepreneurial de l'entreprise. Transversalité de la fonction, écoute et motivation des équipes sont ses maîtres-mots. Il délivre également des conseils pour tout jeune diplômé qui souhaiterait se lancer dans l'aventure professionnelle de daf.

Votre parcours chez Bouygues notamment dans les PPP (partenariats public-privé) a-t-il transformé votre manière d'aborder la fonction de directeur financier ?

Oui, car il m'a conduit à développer une vision très entrepreneuriale de l'entreprise et sortir de ma zone de confort. Car les PPP réunissent toute une série d'acteurs dans des groupements de projet, ce qui nous oblige à exister. Au travers de ces missions et de ces activités très compétitives et concurrentielles, j'ai donc appris tout simplement à m'imposer et m'engager. Quant au savoir-faire, j'y ai appris la capacité à répondre à un cahier des charges et à écouter le client. Ensuite, c'est tout un travail de qualification de l'offre de réponse qui se fait via un travail d'équipe. Il faut aussi apprendre à dire non et toujours étayer ses jugements. Au fond, il s'agit d'exister aux côtés d'un chef de projet comme un daf auprès du chef d'entreprise et ne pas être réduit à une fonction support.

Vous êtes reconnu pour votre esprit entrepreneurial. Comment mobilisez-vous vos équipes au quotidien pour atteindre vos objectifs ?

C'est un travail quotidien : pour mobiliser il faut être présent aux côtés de ses équipes. Ensuite, il faut les porter, les accompagner et leur donner de l'élan. Il faut aussi avoir des attentes vis-à-vis d'eux pour les mettre en mouvement. Ces attentes sont forcément très différentes suivant les générations mais au fond je pense qu'il y a 3 leviers sur lesquels on doit jouer pour garder un collaborateur. Le premier levier est celui de l'intérêt du travail qu'on va lui donner, le 2e c'est l'ambiance du travail et puis le 3e c'est la rémunération. Ensuite, il y a un élément qui me paraît important c'est l'entretien individuel qui doit être fait de façon régulière, je pense à minimum tous les mois. Ces entretiens doivent être très structurés pour que le collaborateur fasse part à la fois de son humeur et des sujets sur lesquels il va travailler. En résumé, ce qui est important pour le manager c'est de donner du sens à l'action et des perspectives aux collaborateurs. Il ne faut également pas avoir peur de les perdre ni de les faire grandir quitte à ce qu'ils deviennent meilleurs que vous, car cela vous permet de sortir de votre zone de confort et de vous remettre en question.

Dans le secteur de l'immobilier, quel sera l'impact de la directive CSRD ?

L'immobilier au travers du bâtiment et de la construction conduit à une large part des émissions de CO2. Si on prend cette dimension environnementale qui est une dimension de la CSRD, on voit bien cette pression qui monte sur l'obligation d'avoir une empreinte environnementale la plus faible possible. Tout cela prend du temps et pose des enjeux de normes. Cela va concerner aussi bien tous les moyens techniques qui vont être mis en oeuvre pour la construction, mais aussi pour maintenir le bâtiment en l'état (chauffage, climatisation, ...) et tous les services annexes du facility management ou encore les modes de transport pour les collaborateurs qui se rendent sur leur lieu de travail. Cela va aussi conduire les financiers et les banques à privilégier des investissements dans des sociétés qui ont une empreinte carbone basse.

Enfant, vous rêviez de devenir ?

Architecte. J'ai toujours été sensible à la notion de bâtisseur et aux vieilles pierres. Je pense que c'est l'un des plus beaux métiers car c'est un métier avec beaucoup de contraintes et c'est souvent dans la contrainte qu'on exerce une forme de créativité. Même si au final je n'ai pas embrassé ce métier, je travaille dans le bâtiment, et j'ai la chance d'appréhender les sujets de conception.

Que diriez-vous à un jeune pour lui donner la vocation du métier ?

Si tu es jeune et curieux, tu auras de la chance en embrassant ce métier, d'avoir une vision extrêmement transversale de l'entreprise et du monde qui l'entoure.



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