CSRD : comment les entreprises se préparent au nouveau rapport de durabilité ?
Le sujet CSRD avance. La France notamment a été le premier pays à transposer ce texte européen en droit interne le 7 décembre dernier. Mais la question demeure complexe à appréhender pour les entreprises selon une récente étude de Tennaxia menée avec Euronext Corporate Services, Bpifrance et LCL.
La fonction finance mobilisée sur la RSE
Selon cette enquête, les directions financières sont davantage impliquées dans la stratégie et le reporting extra-financier. Ainsi, 74 % des entreprises déclarent que leur DAF est engagé sur les sujets ESG et 92 % des répondants pointent une pression plus forte de la part des banques et des investisseurs.
A noter également une tendance vers plus de collaboration, voire une fusion, entre les départements financier et RSE. Dans cette perspective, les DAF sont attendus sur la rigueur de la donnée et la fonction RSE devrait apporter de son côté ses compétences spécifiques sur la durabilité.
Le changement climatique comme premier risque perçu par les organisations
Parmi les principaux risques retenus par les entreprises, le changement climatique arrive en première position. L'analyse des risques liés au climat apparaît comme un sujet prioritaire. En outre, 52 % des entreprises nouvellement concernées par un reporting disent s'y préparer à travers une première mesure de l'empreinte carbone.
« La CSRD sera un énorme travail pour nous »
Selon l'étude, les organisations avancent progressivement sur l'appropriation de la directive CSRD, notamment les structures concernées en premier lieu par ce texte. L'implication du comité exécutif dans le pilotage des KPI est plus fréquente. Et 82 % des entreprises qui appliqueront la CSRD dès 2025 ont déjà réalisé leur analyse de double matérialité.
Néanmoins, de la DPEF à la CSRD, l'écart d'exigences s'avère très important. La nouvelle directive est particulièrement contraignante. La complexité des lignes directrices et la variété des définitions constituent un frein considérable et 52 % des entreprises déclarent ainsi projeter des recrutements ad hoc pour la mise en oeuvre de ce texte.
« La CSRD sera un énorme travail pour nous », témoigne un répondant ETI qui sera soumis à la directive en 2026. « Même si nous ne sommes pas obligés de répondre à toutes les lignes de la CSRD, la difficulté sera la partie en amont : chercher la donnée, établir en priorité des indicateurs qui ont du sens, fiabiliser, avoir un suivi à long terme. Cela va nécessiter la mobilisation de tous les départements de l'entreprise. »
A cet égard, beaucoup de structures « ont attendu la transposition des textes en droit français et comptent maintenant sur le décryptage des cabinets de conseil et auditeurs », précise le CEO de Tennaxia Bernard Fort.
Méthodologie de l'étude
L'enquête se fonde sur les réponses à un questionnaire auto-administré en ligne au niveau européen.
Plus de 200 répondants.
54 % d'entreprises cotées.
58 % d'entreprises françaises.
60 % d'entreprises concernées par la CSRD dès 2025.
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