LLD vs crédit-bail: comment optimiser le financement de sa flotte
Grâce à des offres packagées associées à un loyer unique, la location longue durée a plus d'un atout pour convaincre les PME et ETI. Pourtant, l'acquisition en crédit-bail peut parfois s'avérer avantageuse. D'autant que la norme IFRS 16 vient changer le jeu.
"Avant de choisir un mode de financement, l'entreprise doit analyser les coûts d'utilisation de ses véhicules, ses habitudes et les moyens dont elle dispose. C'est ce qui va déterminer la maturité de l'entreprise et son intérêt à externaliser", avance Yann Guillaud, analyste des flottes automobiles d'entreprise chez Euklead. Il convient d'intégrer dans l'équation la capacité à gérer le parc en interne, ce qui implique la maintenance, l'assurance, les sinistres et, depuis le 1er janvier dernier, les amendes des conducteurs. Pour des flottes de taille moyenne (moins de 500 unités), l'ensemble de cette charge de travail représente pas moins d'un demi-équivalent temps plein.
À partir de
30 000 km par an,
la LLD s'avère intéressante
Quant au financement des véhicules stricto sensu, tout dépend ici des lois de roulage. Comme l'observe Yann Guillaud, "à partir de 30 000 km par an, la LLD s'avère intéressante en permettant des renouvellements à intervalles rapprochés, alors que l'acquisition exigerait du gestionnaire de parc un benchmark bien trop important." Sans compter la difficulté pour l'entreprise à revendre elle-même ses véhicules sur le marché de l'occasion, peu friand de modèles récents affichant des kilométrages aussi élevés (plus de 100 000 km si l'on considère le couple moyen durée/kilométrage en LLD). Autre avantage qu'évoque Patricia Caulfuty, directeur de la performance commerciale d'Arval France, "la LLD assure une parfaite transparence sur les coûts prévisibles au cours de la durée du contrat, sans risque lié à la revente des véhicules". D'autant que les formules tendent vers des bouquets de services associant la maintenance, l'assistance, l'assurance, les pneumatiques...
Comparer en coût complet
À condition de retenir une analyse en coût complet (sans se limiter au seul financement du véhicule), la comparaison de la LLD avec d'autres formules aboutit à un avantage de l'ordre de 15% en moyenne en faveur de celle-ci. Pourtant, certaines entreprises préfèrent acheter et pratiquer ainsi des durées d'amortissement bien plus longues que les quatre ou cinq années qui sont la norme pour ce type d'actif. Cependant, en roulant huit à neuf ans, contre trois à quatre ans en LLD, cet avantage est en partie annulé par des coûts d'entretien exponentiels et surtout par une valeur résiduelle du véhicule qui devient quasi nulle.
En deçà de
15 000 km par an,
le crédit-bail devient plus adapté. Entre
15 000 et 30 000 km par an,
on raisonnera
au cas par cas
Sans compter le risque de se priver des évolutions des nouveaux modèles. Entre deux générations de VUL, par exemple, l'écart de consommation peut atteindre un litre de gasoil/100 kilomètres, un différentiel non négligeable quand on sait que le carburant représente 25% du TCO. Surtout, en LLD, l'entreprise n'a pas à se soucier du prix de cession, pas plus que de trouver des acquéreurs sur le marché de l'occasion.
Cependant, lorsqu'un véhicule roule peu, l'entreprise peut avoir intérêt à le conserver plus longtemps et, dans ce cas, à l'acquérir. "En deçà de 15000 km/an, le crédit-bail devient plus adapté pour conserver des véhicules pendant six ans, par exemple. À condition d'éviter les modèles en fin de vie, même remisés, et de les choisir dans des gammes supérieures, afin qu'ils restent attractifs pour les utilisateurs", préconise Yann Guillaud (Euklead).
Lire aussi : Electra : quelle stratégie de financement durable ?
Des services innovants
Chez Arval, dès le premier niveau de prestation ("pack basic"), dans le cas où le véhicule a été volé ou réduit à l'état d'épave, l'assurance couvre la perte financière correspondant à la différence entre la valeur de l'indemnisation après l'expertise du véhicule et le montant des loyers qui restent dus jusqu'à l'échéance normale du contrat.
De son côté, LeasePlan a innové pour répondre à une crainte à l'égard de la LLD: supporter des frais de remise en état parfois élevés lors de la restitution du véhicule au loueur. "Depuis 2016, nos contrats d'assurance tous risques incluent une couverture des frais de remise en état à concurrence de 1200 euros TTC, rappelle Jean-Loup Savigny, directeur commercial et marketing de LeasePlan France. Comme il n'y a pas de franchise, l'entreprise ne paie rien tant que les frais ne dépassent pas ce montant. Au-delà, elle s'acquitte de la différence."
Autre type d'innovation chez Alphabet, qui a considéré la difficulté à passer à la LLD quand l'entreprise possède déjà une flotte de véhicules dont les dates de mise en circulation varient: "Lorsque l'entreprise nous commande des véhicules neufs en LLD, nous rachetons ceux qu'ils remplacent à un prix correspondant à leur valeur nette comptable, que nous estimons à partir des informations de la carte grise et des factures du client", détaille Cédric Marquant, directeur marketing et business development.
Les constructeurs ne sont pas en reste, comme chez FCA (Fiat Chrysler Automobiles), qui vient de lancer "Be Free Pro". Cette formule permet au souscripteur d'un contrat de 48 mois et 200 000 kilomètres de rendre son véhicule sans aucune pénalité à partir du 25e mois de location.
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