Gestion du cash : les PME souffrent d'un manque d'expertise
Si les entreprises sont de plus en plus sensibles aux enjeux du cash management, selon une étude de Grant Thornton, un manque d'expertise en la matière pourrait pénaliser les PME dans leurs projets, notamment sur la question de l'optimisation du BFR.
Depuis la crise de 2008, les priorités de la direction financière se sont recentrées sur la maîtrise du cash, observe Grant Thornton dans le cadre d'une étude du cash management publiée le 21 mars. Cet élément est devenu un impératif de bonne gestion dans le contexte économique actuel.
Répondre aux nouveaux impératifs de trésorerie
« Passé le cap de l'attentisme lié à une inquiétude généralisée, tous les signaux convergent vers des difficultés à venir sur les liquidités avec, entre autres, une réduction de l'accès au financement ou encore la limitation des encours financés », analyse Carl Civadiée, responsable de l'offre BFR et Cash management du groupe d'audit (photo ci dessous). « Définir un projet de cash management au sein de l'entreprise, c'est répondre aux nouveaux impératifs de trésorerie, au service d'une stratégie de croissance », ajoute-t-il.
Les solutions préconisées en priorité par les directeurs financiers pour améliorer le cash sont tout d'abord la mise en place d'un projet d'optimisation du besoin en fonds de roulement, puis la mise en place d'un financement d'exploitation, et dans un moindre mesure, la demande d'augmentation de découvert et l'appel aux actionnaires. « Il est rassurant de constater que dans le contexte économique actuel, le recours aux actionnaires et la demande d'augmentation du découvert restent majoritairement des solutions de dernier recours », se félicite Grant Thornton. « Cela entend que l'entreprise est aujourd'hui consciente des enjeux sur son cash. »
Absence de fonction spécifique chez les PME
L'étude s'attarde notamment sur la maîtrise du besoin en fonds de roulement, qui est considérée comme une opportunité d'accroissement des liquidités par 54% des 200 directeurs financiers interrogés par Grant Thornton dans le cadre de cette étude. Le document pointe le manque d'expertise en interne sur le BFR, ce qui concerne tout particulièrement les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 50 millions d'euros. Un constat qui s'explique par l'absence de fonction spécifique tel que le cash manager. « De manière générale, faute d'expertise et de mobilisation autour du sujet BFR, les organisations considèrent leur performance sur le sujet comme insuffisante », note Grant Thornton.
Le manque d'expertise en interne est ainsi cité comme l'un des principaux freins à la mise en place d'un projet sur l'optimisation du BFR, ainsi que la difficulté à fédérer autour d'un tel projet et la résistance au changement.
Grant Thornton recommande aux entreprises de s'investir davantage dans la problématique de la gestion du cash afin de se prémunir d'une potentielle récession du secteur bancaire qui pourrait les entraîner dans une spirale non envisagée et non maîtrisée. « Décider de la mise en œuvre d'un projet cash management permet de contrebalancer la récession du crédit », estime le groupe d'audit.
En savoir plus: Etude Grant Thornton, cash management , 21 mars 2013
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