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Retards de paiement : se prémunir contre l'effet domino, une urgence pour les entreprises

2024 aura été une année difficile pour les entreprises, marquée par un nombre record de défaillances et un allongement généralisé des délais et retards de paiement. Une dégradation des conditions de paiement qui fragilise les trésoreries des entreprises, confrontées à un volume croissant de factures impayées. Face à cette situation, quelles solutions s'offrent aux décideurs pour protéger leur activité ?

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Retards de paiement : se prémunir contre l'effet domino, une urgence pour les entreprises

La dégradation des délais de paiement s'accélère

2024 l'a confirmé : accorder des délais de paiements reste une pratique généralisée en France, 97% des entreprises en accordant à leurs clients[1]. Au-delà de la pratique en elle-même, c'est la tendance qui est marquante. Le délai de paiement moyen s'est allongé : 51 jours contre 48,2 jours l'an dernier, et il reste nettement supérieur à ceux accordés en Allemagne (32 jours) et en Pologne (42 jours) par exemple. Dans le même temps, 85% des entreprises indiquent avoir constaté des retards de paiement3 en 2024 (82% en 2023). Ces retards sont eux aussi plus fréquents qu'en Allemagne (78% des entreprises) ou en Pologne (49%).

Ces chiffres reflètent la tension croissante sur les trésoreries des entreprises, conséquence d'un contexte économique marqué par des pressions inflationnistes, des marges réduites et une incertitude politique et économique persistante. Le volume des créances impayées continue ainsi de croître. « Nous observons une augmentation de 6 % du nombre de dossiers transmis pour recouvrement de créances en 2024, ce qui traduit une forte demande des entreprises face à ces difficultés », explique Nathalie Paris, directrice Indemnisation et Recouvrement pour la France, l'Europe et l'Afrique de l'Ouest.

Autre phénomène marquant : la hausse significative des montants relatifs à ces impayés. « Nous constatons une augmentation de 18 % des dossiers portant sur des créances supérieures à 100 000 euros, un indicateur qui démontre clairement que les retards de paiement touchent désormais des entreprises de taille importante », précise-t-elle.

L'effet domino, une des causes premières de défaillances

Lorsque les délais de paiement se dégradent, les impacts s'étendent bien au-delà de la seule entreprise débitrice. Un (seul !) retard de paiement peut mettre en péril la trésorerie d'un fournisseur, qui, à son tour, aura du mal à régler ses propres factures. Ce mécanisme de réaction en chaîne, appelé « effet domino », est une des principales causes de vulnérabilité des chaînes d'approvisionnement.

« Cette année, nous observons de plus en plus de débiteurs justifiant leur retard de paiement par leurs propres difficultés à encaisser leurs créances », note Nathalie Paris. L'effet domino fragilise l'ensemble des échanges commerciaux et, dans certains cas, peut conduire à des défaillances en cascade. Les chiffres sont révélateurs : 25 % des faillites d'entreprises sont directement liées à des impayés.

La clé pour recouvrer : réagir vite et viser juste

Face à ces enjeux, la clé réside dans une approche structurée du recouvrement, articulée autour de trois principes majeurs :

  1. La rapidité d'action : dès qu'une facture arrive à échéance, la réactivité est primordiale. « Nous recommandons à nos clients de ne pas attendre pour engager une procédure de recouvrement de créances : chaque jour compte ! », insiste Nathalie Paris.
  2. Faire appel à un expert : recourir à des professionnels du recouvrement permet de bénéficier d'une expertise juridique et de se donner les moyens d'une résolution rapide, le plus souvent à l'amiable, tout en déchargeant les équipes internes de tâches hautement chronophages. « Mandater un tiers renforce l'effet dissuasif et incite les débiteurs à honorer leurs engagements. Les entreprises craignent souvent de froisser leurs clients et se montrent trop conciliantes, ce qui peut aggraver les retards. »
  3. Utiliser des relais locaux : pour les entreprises exportatrices, gérer les créances à l'international s'avère souvent complexe, au regard des spécificités des pratiques juridiques et commerciales dans certains pays. Une approche adaptée, associant des experts juridiques locaux, est essentielle pour sécuriser les paiements à l'international.

Préserver la trésorerie, sauvegarder les relations.

Un recouvrement réussi ne se mesure pas seulement à la somme récupérée sur la créance impayée, mais aussi en fonction de la capacité à maintenir des relations saines avec ses partenaires commerciaux. « Trouver un accord qui satisfasse les deux parties est souvent la meilleure voie pour préserver les partenariats stratégiques », souligne Nathalie Paris. L'objectif est à la fois sur du court terme (sécuriser sa trésorerie via le règlement d'impayés) et long terme (préserver la relation commerciale) afin de s'assurer de la poursuite de la collaboration.

En privilégiant une approche amiable, le recouvrement est un outil de gestion efficace pour les décideurs, évitant les ruptures commerciales tout en garantissant la sécurité financière des entreprises.

Protéger les entreprises et l'écosystème économique

Dans un contexte économique tendu, le recouvrement s'impose ainsi comme un levier essentiel pour protéger la trésorerie des entreprises et éviter de subir l'effet domino des impayés. En agissant rapidement, en confiant ses créances impayées à des experts et en privilégiant la négociation, les entreprises peuvent non seulement sécuriser leurs finances, mais aussi maintenir des relations commerciales solides. Une approche proactive, réfléchie et professionnelle est essentielle pour naviguer dans ce contexte incertain et assurer la pérennité de l'écosystème économique.

En savoir plus sur Coface et ses solutions de recouvrement



[1] Enquête Coface sur les conditions de paiement en France - Septembre 2024

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