Garder le contrôle de sa trésorerie, c'est anticiper pour optimiser son BFR !
Le mantra « Cash is king » reste encore bien d'actualité, car si le cash vient à manquer, le péril n'est pas loin. Savoir ajuster rapidement les trajectoires face aux ruptures potentielles est crucial. Explorons cinq leviers clés à disposition des DAF pour garder le contrôle sur le cash.
Le mantra « Cash is king » reste encore bien d'actualité, car si le cash vient à manquer, le péril n'est pas loin. La gestion des liquidités ne se résume pas à une série d'actions ponctuelles, mais nécessite une approche holistique et d'anticipation. On le constate depuis 2 ans : savoir ajuster rapidement les trajectoires en fonction de points de rupture éventuels est clé pour maîtriser et protéger sa trésorerie. Certes on ne peut influer sur le cours des événements... Mais il est fondamental de mettre en place des mécanismes d'alertes efficaces pour anticiper les impacts des fluctuations de marché et préserver le BFR, qui, s'il augmente menace directement la trésorerie. Explorons cinq principaux leviers à disposition des DAF pour garder le contrôle sur le cash.
1. Adopter de nouveaux modèles de pilotage du cash-flow
Pour réagir face à des événements impactant la trésorerie (volatilité des prix, indisponibilité des stocks, fluctuations des matières premières, etc.), il est essentiel de déployer des plans d'action adaptés en continu. « Les prévisions en rolling forecast se présentent comme des outils particulièrement efficaces : en actualisant régulièrement vos données, vous adaptez vos prévisions à des conditions économiques et sociales instables. Ce processus, itératif et basé sur des événements récents, permet de réduire les écarts entre prévisions et réalisations tout en identifiant leur origine grâce aux reportings financiers. » explique Nicolas Dauffy, Product Marketing Manager Treasury chez Cegid. De plus, ce système de prévisions dynamiques facilite la simulation et l'évaluation de scénarios pour guider les décisions en matière d'emprunts ou de placements, tout en complétant la vision budgétaire annuelle, essentielle aux orientations stratégiques.
2. Suivre des KPI centrés sur le "cash"
La technique la plus courante est de monitorer le « Cash Conversion Cycle » à partir d'indicateurs comme le DSO (ventes), le DPO (achats) et le DIO (stocks). Il se calcule par la somme DIO+ DSO en soustrayant les ventes et donne donc une idée du cycle de trésorerie. Ce dernier doit être le plus court possible et donc éviter, par exemple, les stocks.
Des indicateurs comme le ROCE (Return On Capital Employed) largement suivis par les anglo-saxons, mesurent le niveau de rentabilité de l'entreprise et comment elle utilise son capital pour générer des profits. Les entreprises visant un ROCE élevé auront plus de flexibilité pour investir dans des initiatives qui réduisent le BFR. Elles peuvent opter pour des technologies qui améliorent la gestion des stocks ou des systèmes de facturation plus efficaces. "Les directions financières françaises commencent à intégrer ce ratio qui donne une juste indication sur l'efficacité opérationnelle. » ajoute Nicolas Dauffy.
3. Optimiser et cartographier ses flux financiers
Pour les groupes avec de nombreuses filiales, il n'est pas toujours aisé d'avoir une vision cash de l'ensemble du groupe : certaines filiales dégagent du cash alors que d'autres sont en difficulté, il faut comprendre pourquoi en local. Le cash pooling peut se révéler comme une alternative : il révèle les dysfonctionnements ou surplus de trésorerie inutilisés dans certaines filiales, contribuant ainsi directement à l'amélioration du BFR du groupe.
Autre point important, réduire les frais bancaires : « Plus vous avez d'établissements bancaires, plus vous avez de frais. Centraliser les paiements permet de rationaliser les coûts de gestion tout en diminuant la multiplicité des comptes, ce qui représente parfois des économies insoupçonnées » affirme Nicolas Dauffy.
4. Renforcer sa résilience face aux risques
Qu'il s'agisse de la gestion des risques de liquidité, de change, ou encore de clients, il est impératif d'intégrer des outils capables de simuler des scénarios. Les DAF doivent arbitrer entre fonds propres et dettes pour accompagner la croissance, et modéliser l'impact de tel ou tel choix financier sur le BFR.
Se parer contre la fraude et sécuriser sa communication bancaire est également essentiel pour protéger sa trésorerie. « Les cas de fraude n'ont cessé de croître ces derniers temps et les fraudeurs ont souvent un temps d'avance. Nos solutions disposent de systèmes d'alertes pour détecter des montants, des fréquences de paiements inhabituels, ou des coordonnées de RIB nouvelles. C'est un moyen sécurisant de se protéger avant qu'il ne soit trop tard. » se réjouit Nicolas Dauffy.
5. Investir pour demain
Maîtriser sa trésorerie, c'est aussi savoir investir intelligemment. Choisir des logiciels agiles et modulables adaptés à la taille et à la complexité de l'entreprise permet de rationaliser les processus et d'économiser du temps. Nicolas Dauffy ajoute « Nous intégrons l'IA dans nos solutions. Elle analyse rapidement de grandes quantités de données, repère les anomalies et aide à anticiper. Un énorme potentiel pour la fonction Finance ! »
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