Les délais de paiement retrouvent leurs niveaux d'avant Covid en Europe
Les retards de paiement ont diminué au deuxième trimestre 2022 en Europe. Ils atteignent aujourd'hui 13 jours de retard de moyenne, soit leurs niveaux d'avant la crise Covid, selon la dernière étude du groupe Altares.
Les entreprises européennes payent de plus en plus à l'heure ! C'est l'information majeure de la dernière étude publiée aujourd'hui par le groupe Altares. Alors qu'ils étaient en hausse depuis l'été 2020, atteignant même 14,5 jours au 4ème trimestre 2020, les retards de paiement des entreprises européennes diminuent rapidement pour retrouver leurs niveaux d'avant crise avec en moyenne 13 jours de retard, une valeure plus atteinte depuis le 1er trimestre 2018.
Autre bonne nouvelle, près d'une entreprise européenne sur deux (48,4%) paye ses fournisseurs à l'heure aujourd'hui. Cette embellie s'explique en partie par l'effort des entreprises pour préserver leurs bonnes relations avec leurs fournisseurs, à l'heure où les chaines d'approvisionnements sont exposées à de nombreuses crises. "Covid, difficultés d'approvisionnement, guerre en Ukraine, inflation ... ce contexte sérieux incite à la vigilance et par conséquent à la gestion précautionneuse de son cash. Pourtant, gloabalement, les comportements de paiement ne se dégradent pas. Mieux, ils s'améliorent," commente Thierry Millon, directeur des études Altares.
Dans le détail, les meilleurs élèves restent l'Allemagne (6,5 jours de retard de paiement en moyenne) et les Pays-Bas (5 jours). La Belgique, traditionnellement proche des seuils français (entre 11 et 12 jours) signe l'une des plus belles améliorations, avec un retard moyen de 9 jours au 2ème trimestre 2022. Au contraire, l'Espagne (14,2 jours), le Royaume-Uni (15,6 jours) l'Italie (18 jours) et le Portugal (26 jours) font office de mauvais élèves, malgré une légère amélioration depuis la fin 2020. "Les bons chiffres de ce premier semestre 2022 donnent l'illusion d'une résilience sans faille des entreprises européennes. Mais ne nous y trompons pas, le risque commercial et financier grandit rapidement, à l'instar de l'envolée des défaillances d'entreprise. Car faute de liquidités abondantes, les comportements de paiement pourraient bien se dégrader de nouveau en Europe sur cette deuxième partie de l'année," poursuit Thierry Millon.
La France peut encore faire mieux
Quid de la France ? Alors qu'elle présentait durant l'été 2020 des records de retard de paiement, au-delà de 14 jours, elle a aujourd'hui retrouvé son niveau de référence aux alentours des 12 jours de retard de paiement et est même passé sous ce seuil avec 11,6 jours de retard en moyenne.
L'étude pointe également une corrélation entre la taille de l'entreprise et les retards de paiement : plus l'entreprise est grande, plus les délais de paiement s'allongent. Ainsi, les organisations françaises employant entre 200 et 999 salariés présentent un retard de 13,7 jours (soit 2 jours de plus que la moyenne toutes tailles confondues). Les plus grandes structures, d'au moins 1000 employés, observent un retard moyen de 16,7 jours. Au contraire, les structures comptant entre 10 et 49 salariés sont les plus performantes avec 10,8 jours de retard de paiement en moyenne. "Elève sérieux mais peut mieux faire ! Telle pourrait être l'appréciation du relevé de notes français. En attendant 2024 (NDLR : te de la mise en place progressive de la facturation électronique), la vigilance est de mise pour les prochaines semaines et mois," conclut l'expert.
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