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Financements désintermédiés : convaincre ses dirigeants

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Faire adhérer les dirigeants

Faire adhérer ses dirigeants au bien-fondé d'une adaptation de la structure de financements, c'est non seulement les convaincre de l'intérêt d'une telle opération, mais aussi tuer quelques idées reçues.

Côté intérêt, la diversification des sources de financement présente donc l'avantage tout à la fois d'élargir le panel de poches de liquidité prémunissant mieux la société contre un risque systémique, de profiler le service de la dette, de constituer des marges de manoeuvre pour assurer l'indépendance financière de la société, d'accéder à des quantums supérieurs, de poursuivre la stratégie alors même que les limites d'exposition des partenaires bancaires commencent à être saturées, et de participer à la création de valeur induite (accélération du plan de développement).

Une liste impressionnante mais qui ne suffira pas au Daf pour faire adhérer les dirigeants. Il devra aussi composer avec quelques craintes.
1) Ainsi en est-il du coût du financement. Certes plus élevé que la dette bancaire, il est à mettre en regard de la maturité moyenne plus longue des financements : l'emprunteur disposera des fonds pendant toute la durée du financement jusqu'à l'échéance, aucun amortissement n'étant dû d'ici là. Affecter l'instrument obligataire au refinancement partiel d'une dette bancaire en réduira le coût de portage. Le dirigeant sera sensible au caractère non dilutif des instruments (à l'exception des BSA sur la dette mezzanine).

2) La concentration du risque de refinancement sur une échéance à maturité peut aussi faire naître une inquiétude sur la capacité à refinancer le "muret" à échéance. Les conditions du refinancement seront, certes, fonction de l'histoire du crédit de la société mais les investisseurs à la recherche de rendements longs s'inscriront dans le refinancement. Celui-ci pourra être anticipé au terme de la période de non call, laissant au minimum trois ans.

3) Autre préoccupation de bon nombre de dirigeants : la préservation de l'information dans la sphère privée. Or, la mise en oeuvre d'un placement privé en format privé limite la diffusion d'informations à quelques acteurs, dont la granularité pourra être adaptée en fonction des marques d'intérêt reçues par les investisseurs. Aucune information publique ne sera requise, les demandes des investisseurs en dette étant proches de celles des banquiers.

Olivier Catonnet, Associé EY et Matthieu Banal, senior manager EY

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