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[Portrait] Pauline Sauvage : Daf engagée au service des acteurs de la tech

Après un début de carrière dans l'audit, chez EY, Pauline Sauvage est devenue Daf dans le secteur de la tech, d'abord en intégré puis en tant que Daf de transition. Cette CFO passionnée et engagée a à son actif la levée de fonds de 110 millions de Back Market au printemps dernier.

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[Portrait] Pauline Sauvage : Daf engagée au service des acteurs de la tech


Le fil rouge de la carrière de Pauline Sauvage est l'engagement. Dès le début de l'entretien, celle qui s'est spécialisée depuis trois ans dans la direction financière par interim l'indique clairement : elle aime son métier et l'impact positif qu'il a sur la vie des entreprises. Ses études, dont elle confesse qu'elles lui ont surtout " appris à apprendre ", l'ont menée à Dauphine, Sciences Po Paris et à l'American University de Washington. Elle en est sortie avec deux convictions fortes : elle souhaitait s'engager concrètement dans la vie des entreprises, et avait besoin d'interactions sociales pour s'épanouir professionnellement.

Sa "vraie formation" démarre en 2003, quand elle intègre le cabinet EY. " Un apprentissage incroyable !, se souvient Pauline Sauvage. Le niveau d'exigence extrêmement élevé, la qualité des interlocuteurs chez le client, tous " C-level ", (NDLR : cadres supérieurs), l'équipe que nous formions, la variété des cas rencontrés (un audit d'entreprise par semaine) "... Tout la séduit.

Cet accélérateur de carrière lui permet d'apprendre à analyser les comptes d'entreprises de façon précise et lui donne un très fort sens des responsabilités : " notre responsabilité en tant qu'auditeurs étant toujours engagée ", précise-t-elle. La crise de 2008 lui donne l'occasion de découvrir une nouvelle facette du métier. Elle aborde ce qui s'appelle chez EY le "channel 2" , soit tout ce qui n'est pas audit financier pur : le restructuring, l'assistance à la vente de sociétés, l'audit de process... A ce stade, Pauline Sauvage est devenue experte de l'analyse du haut de bilan, mais le fait d'être un élément extérieur à l'entreprise ne tarde pas à la frustrer. " J'ai alors voulu intégrer la direction financière d'une entreprise, pour passer de l'autre côté du miroir ", explique-t-elle.

Une CFO tout-terrain

Son choix se tourne vers les entreprises de la tech. Leurs problématiques - croissance rapide, levées de fond, structuration, changements de stratégie, rachat de concurrents - sont complexes et stimulantes. Elle intègre tout d'abord, en 2011, la société Linkfluence, au poste de Directeur Financier et Corporate. Une expérience enrichissante où elle découvre que " le métier de DAF en entreprise tient autant de la finance que du couteau suisse. On nous confie toutes sortes de missions : juridiques, administratives, techniques, voire très éloignées comme la maintenance de la flotte informatique, la négociation des baux... " Elle découvre également, avec un plaisir teinté d'appréhension, " une autonomie vertigineuse ! J'avais toujours travaillé avec une équipe, et d'un coup je me retrouvais seule aux manettes. Avec Linkfluence, je suis devenue CFO tout-terrain. " Ou "full-stack CFO", comme l'indique son compte Linked'In. Elle poursuit sa carrière chez Erbium puis Must (logiciels de santé). Dans ces entreprises, dont le développement rapide s'est parfois fait au détriment de l'organisation, son rôle de structuration lui donne souvent l'impression de " siffler la fin de la récré ", comme le lui a dit un jour un investisseur.

Après son expérience chez Must, Pauline Sauvage décide de se spécialiser dans la finance de transition, toujours dans le secteur de la tech. Pour elle, l'avantage est pluriel : un attendu précis qui doit être atteint, une liberté de ton moins facile pour les DAF en entreprise, et un impact fort sur la vie de l'entreprise. Il nécessite cependant un travail de pédagogie auprès des équipes : " Je dois leur faire comprendre que le choix de l'interim n'équivaut pas, loin s'en faut, à un manque d'engagement. Ne pas pouvoir adhérer à leur devise : " on vit ensemble, on meurt ensemble " ne signifie ne pas s'intéresser au projet des entreprises ! C'est s'y intéresser différemment pour leur permettre de passer au stade supérieur. "



Avoir un impact sur le destin de l'entreprise

Son passage chez Geoxia, maison-mère des maisons Phenix, en 2009, a été un moment clé de son parcours. " L'objectif était de sauver des emplois, raconte-t-elle. Nous avions régulièrement des réunions au CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) - j'ai vraiment eu l'impression qu'aller ou non travailler le matin allait faire une différence dans la vie de l'entreprise et de ses salariés. Et j'ai trouvé cela extraordinaire. " C'est désormais ce qu'elle recherche avant tout : " un projet passionnant qui me permette d'avoir un impact sur le destin de l'entreprise ". Des missions à haute valeur ajoutée dans lesquelles son engagement peut être total.


Dernière en date, Back Market, avec un double enjeu : constituer une équipe - de 2 personnes à la finance, l'équipe est passée à 25 - et organiser une levée de fonds, celle qui a eu lieu au printemps. " Ensemble, nous avons fait passer la start-up dans la cour des grands. " Après une pause bien méritée, Pauline Sauvage va se remettre à chercher " un prochain projet enthousiasmant ". Son cahier des charges : " un produit dans lequel je crois, une équipe de fondateurs qui me fait confiance et des attendus clairs ". Son expertise et sa passion pour son métier pourront alors à nouveau s'exprimer.



La crise sanitaire a mis un coup de projecteur sur le métier de DAF

Interrogée sur les changements provoqués par la crise sanitaire actuelle, Pauline Sauvage répond : " La crise actuelle a changé le regard sur la direction financière : tout le monde s'intéresse désormais à nos préoccupations quotidiennes concernant la santé financière de l'entreprise, la trésorerie, les risques externes. Nos marottes habituelles de rolling forecasts, d'analyses détaillées, et de construction de scenarii avec différentes hypothèses, passionnent tout le monde aujourd'hui. Le métier n'a pas changé, mais le regard porté dessus oui, et la pression est plus forte ! "

Son parcours en quelques dates

2003 : entrée chez EY, 1ère expérience très formatrice

2009 : prise de conscience du rôle clé d'un Daf lors de sa mission de consultante EY chez Geoxia

2011 : CFO de Linkfluence et spécialisation dans la tech

2015 : CFO de Erbium

2017 : 1ère mission de CFO as a service pour Must

2018 : elle confirme son passage en Daf de transition et lance sa structure, Samarkande

2018 : CFO as a service chez Back Market

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