Les critères ESG vont-ils bouleverser le métier du DAF ?
Le dérèglement climatique ne touche pas seulement la planète et ses habitants. Il concerne directement les entreprises, et ce au coeur même de leur activité financière. Au regard de l'importance croissante des critères ESG (Environnement, Social et Gouvernance), l'impact sur les business models promet d'être intense. Ce qui risque de changer ? La notion même de valeur ! En effet, la valeur d'une entreprise ne sera bientôt plus (seulement) dans le chiffre d'affaires ou les bénéfices
Après une pandémie qui a mis à l'arrêt la France et son économie (et bien d'autres pays du monde), ce sont désormais la guerre aux portes de l'Europe, la crise énergétique qui en découle et la hausse de l'inflation, qui menacent sérieusement les particuliers comme les entreprises. Mais est-ce vraiment une catastrophe, s'interrogent les experts. En effet, ces temps difficiles pourraient ouvrir la voie à une transformation en profondeur des business models, avec l'idée qu'il ne faut plus raisonner seulement en termes de rentabilité monétaire mais s'intéresser désormais aux « indicateurs d'impact », comme l'impact environnemental, sociétal et social. En clair, les entreprises ont l'opportunité de s'appuyer sur de nouveaux indicateurs pour représenter la performance.
Vers un renversement de la notion de la valeur
Nous avons tous en tête l'exemple du groupe de gestion d'EPHAD et le « scandale médiatique et judiciaire » associé. Au prétexte de satisfaire les investisseurs pour accroître la rentabilité du groupe, ses dirigeants se sont attachés à réduire les coûts en développant des pratiques RH et financières largement décriées. La chute immédiate des actions illustre bien que rentabilité et valeur du titre ne riment plus obligatoirement : la question sociétale peut prendre le dessus, et nous ne pouvons que nous en réjouir sur cette question cruciale de l'accompagnement des personne âgées.
Alors que la notion même de valeur se transforme, ce sont bien aux équipes de la direction financière qu'il revient d'élaborer des outils et des pratiques pour évaluer l'impact de leur société sur l'environnement, la société ou les ressources humaines. On peut ainsi prendre l'exemple de ce chargé de mission dans une ETI de 500 salariés à qui son président a confié la réalisation d'un bilan carbone Scope 2. L'objectif ? Établir un état des lieux de la situation avec des recommandations d'amélioration. Bien qu'habitué des chiffres, cet homme a mis en oeuvre une démarche rudimentaire pour réaliser ce travail : ouvrir chaque facture dans l'ERP, récupérer les données et les reporter dans un tableau Excel. Avant de passer au coeur de la mission : rapprocher la consommation des transporteurs, le comptage des kilomètres, le recours aux matières premières, de la trace carbone. Au total, le chargé de mission a passé 6 mois à réaliser ce bilan et définir des axes de progression. Chez Cegid, nous ne pouvons que penser qu'il aurait certainement aimé pouvoir compter sur un système informatique de gestion des données performant. Leur collecte, consolidation et classification auraient été optimisées, et le bilan carbone aurait pu être délivré plus rapidement.
Les données au coeur de ce changement de paradigme
« La mine d'or de la « data » est encore quasi-inexploitée ! », affirme André Brunetière, Chief Product and Technology Officer, lors de la conférence plénière du Cegid Connections Finance. En effet, jusqu'ici, les entreprises exploitent de la data « classique », soit des chiffres associés à une unité monétaire ou à une quantité. Cette data est facile à homogénéiser, additionner, comparer. Mais aujourd'hui, il existe d'autres grammaires. Par exemple : dans une facture, au-delà des données classiques exploitées dans l'ERP, figure une mine d'informations sur la nature des biens, la quantité, le prix unitaire, les ressources consommées, ou les émissions associées à cette production -le CO2 notamment. Toutes ces données qui sont effectivement stockées dans l'ERP pourraient être regroupées, triées, classées et analysées afin d'aller plus loin dans leur exploitation. André Brunetière souligne : « Pendant 40 ans, nous avons écrit des algorithmes pour reproduire les traitements qui font fonctionner la finance des entreprises. Aujourd'hui nous nous orientons vers l'écriture de nouveaux algorithmes avec des technologies de type Intelligence Artificielle qui nous permettent de trouver tout le sens à associer à cet ensemble de données. ».
De fait, les données sont appelées à jouer un rôle encore plus central pour les équipes de la DAF : d'un côté, disposer de l'ensemble des indicateurs financiers, et, de l'autre, accéder facilement aux indicateurs extra-financiers. Il ne s'agit d'ailleurs pas seulement d'un enjeu économique mais aussi d'un enjeu réglementaire à l'heure où la sphère politique exige de la part des entreprises davantage de reportings sur leurs émissions de gaz à effet de serre. En effet, la réglementation sur le reporting RSE va changer en 2023 et n'aura plus une simple visée monétaire. Si, avant, était évaluée l'appétence au risque sur les investissements, un nouvel axe est considéré, à savoir celui de la performance environnementale et sociale des produits financiers.
Nos clients y pensent déjà !
Nous avons de vrais enjeux d'exploitation et d'analyse de la data dans un objectif de conquête et fidélisation. Nous apprécions vraiment la finesse d'analyse pour piloter toutes nos activités, et l'évolutivité qui permet d'inclure nos nouveaux besoins. Demain ? Aller encore plus loin avec Cegid pour intégrer la comptabilité carbone" observe Vincent Blachier, directeur des systèmes d'informations chez Bayard Presse, client Cegid XRP Ultimate, lors de cette journée du Cegid Connections Finance.
Un rôle de la DAF amené à évoluer
D'ici quelques années, il est possible d'imaginer que le directeur financier deviendra le directeur financier et de l'impact. Aux avant-postes de ce nouveau modèle de migration de la valeur, il émerge comme le mieux placé pour collecter et analyser l'ensemble des données. Il sera chargé d'explorer les champs extra- financiers avec des informations sourcées, claires, structurées et fiables. Autrement dit, il ne sera pas question de greenwashing mais bien d'une démarche de fond.
Au-delà des aspects environnementaux, sociaux et sociétaux, ces futures nouvelles responsabilités du DAF l'obligeront à monter en compétence sur la gestion de la donnée. Comment ? En se dotant de systèmes d'information capables de mettre à disposition toutes les données. La logique ne reposera plus sur de simples certifications mais bien sur un modèle transparent et dynamique où l'entreprise (via le DAF) maîtrise toutes ses données pour donner du sens à ses clients et à ses salariés.
Le mot de la fin : que disent nos clients ?
Ces grands défis de demain font d'ores et déjà écho à l'évolution des solutions proposées par Cegid aux ETI et aux grandes entreprises, avec un leitmotiv : "En avance aujourd'hui, prêts pour demain ». Et ce sont les clients de Cegid qui l'ont largement clamé lors du Cegid Connections Finance : avec les solutions Cegid, ils gagnent en performance, en maîtrise et en agilité
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