Comment éviter la fraude en entreprise ?

La fraude en entreprise est une menace omniprésente, touchant des organisations de toutes tailles et de tous secteurs. Des tentatives de phishing aux détournements sophistiqués, elle représente un risque croissant pour les entreprises. Selon une récente étude, 64 % des entreprises françaises ont déclaré avoir subi une tentative de fraude en 2023, et plus de la moitié d'entre elles ont fait face à des fraudes avérées. Ces actes ne se limitent pas à des pertes financières : ils compromettent la confiance des parties prenantes, la réputation des entreprises et leur résilience à long terme.

Faire cohabiter nouveaux usages et bonnes pratiques

Parmi les formes de fraude les plus préoccupantes, la fraude interne occupe une place centrale. Manipulations des états financiers, falsification de données ou omissions délibérées, ces pratiques sapent les fondements de la transparence et de l'intégrité organisationnelle. Elles masquent souvent des pertes financières ou trompent investisseurs et régulateurs. Une étude de l'Association Of Certified Fraud Examiners (ACFE) révèle que 12% de ce type de fraudes ont un lien avec le service comptable : 36% font suite à des faits de corruption, 33% à la facturation, tandis que 32% sont dues à la falsification de chèques et de paiements.

Une autre forme de fraude, souvent sous-estimée, prend de l'ampleur : celle liée aux notes de frais. Entre 12 et 20% des fraudes en entreprise y sont liées, selon la taille de l'entreprise (ACFE). Pire encore, chaque euro perdu entraîne des coûts additionnels de 3,64 €, incluant frais juridiques et administratifs, comme le souligne l'étude True Cost of Fraud de LexisNexis. Ces dérives affectent non seulement les résultats financiers des entreprises, mais aussi leur culture éthique et leur crédibilité.

Face à l'évolution des formes et des impacts de la fraude, il est impératif de renforcer les mécanismes de contrôle, de sensibiliser les collaborateurs et de promouvoir une culture de la transparence. Si l'innovation technologique a parfois été un moteur pour certaines formes de fraude (phishing, cybermenaces), elle se révèle également être une solution efficace, notamment dans la gestion des notes de frais.

Éviter fraudes et erreurs grâce à l'analyse des données et à l'IA

Dans le domaine de la gestion financière, l'intelligence artificielle (IA) révolutionne la lutte contre la fraude, en particulier dans la gestion des notes de frais, en offrant des solutions à la fois précises et efficaces. Ses algorithmes d'apprentissage automatique, couplés à des technologies comme la reconnaissance optique de caractères (OCR), permettent non seulement de détecter les irrégularités, mais aussi de prévenir les comportements frauduleux avant qu'ils ne causent des dommages significatifs.

Grâce à sa capacité à analyser des millions de données en temps réel, l'IA établit des modèles comportementaux et des profils d'utilisation. Lorsqu'une dépense s'écarte des habitudes - comme un montant anormalement élevé ou un IBAN inconnu - elle émet automatiquement une alerte. De cette manière les efforts du service comptable peuvent se concentrer sur les anomalies les plus critiques.

Au-delà de la détection et de l'automatisation, l'IA joue un rôle clé dans la prévention des risques. Elle identifie des schémas récurrents, comme certains collaborateurs présentant des comportements atypiques. Cette capacité prédictive permet aux entreprises d'anticiper les dérives et de mettre en place des actions ciblées pour renforcer leur gouvernance.

Sur le plan économique, l'impact de l'IA est tout aussi significatif. En détectant rapidement les fraudes, elle réduit les pertes financières directes et les coûts associés aux litiges ou audits. Chaque euro économisé grâce à l'IA représente non seulement une réduction des risques, mais aussi un investissement dans une gestion plus efficace.

L'IA s'impose comme un levier stratégique pour optimiser la gestion des notes de frais. En combinant détection proactive, automatisation et renforcement de la conformité, elle transforme ce domaine historiquement vulnérable en un modèle de rigueur et d'efficacité. Pourtant, selon une étude Statista menée en 2024, seules 20 % des entreprises françaises ont intégré l'IA dans leurs processus, et seulement 31 % prévoient de l'adopter dans les années à venir.

Cette adoption limitée est d'autant plus problématique que la fraude interne peut rapidement devenir un obstacle organisationnel, notamment depuis l'intégration du télétravail à grande échelle. Contrôler la fraude interne ne doit pas se faire au détriment du développement managérial, de la marque employeur ou de l'activité. L'IA permet de se libérer de ce type de compromis pour laisser ce levier stratégique faire son oeuvre en tant que partenaire de confiance.