Les 3 règles d'or pour décrocher un nouveau job dans la finance
Se lancer dans la recherche d'un nouveau poste n'est pas toujours chose aisée. Par où commencer et vers qui oui quoi se tourner : les cabinets de recrutement, les réseaux sociaux professionnels (type Linkedin), les réseaux professionnels plus classiques (clubs, ...) ? La réponse : un peu des trois semble évidente mais il s'agit de ne pas s'y perdre. Dans un premier temps, que ce soit une recherche active d'emploi ou une démarche plutôt passive (c'est-à-dire se mettre en situation de se faire chasser par les recruteurs), il est nécessaire de soigner son apparence. En d'autres termes, il faut travailler son marketing personnel. Cela passe avant tout, désormais, par les réseaux sociaux. « Il est important de mettre à jour son CV sur Linkedin, de bien le détailler afin que le profil remonte dans les recherches des recruteurs », conseille Fabrice Coudray, Managing Director Executive Search pour Robert Half.
Savoir se marketer
Cela passe aussi par le réseautage. Parmi ses pairs, dans les réunions de clubs de DAF ou lors d'événements professionnels. L'expert de Robert Half, qui estime « que seulement une petite partie des offres d'emploi destinées aux directeurs financiers capés passe par les offres d'emploi traditionnelles », préconise d'élargir à ses réseaux de fournisseurs, de clients, de banquiers, des fonds d'investissement partenaires éventuellement. Il est intéressant aussi de se faire connaitre des cabinets de recrutement. Même s'ils n'ont pas immédiatement le poste adéquat, cela peut être le cas, quelques jours ou quelques mois plus tard. Dans tous les cas, attention toutefois à rester discret sur sa recherche, sauf à en avoir informé son employeur au préalable. « Un directeur financier qui se met subitement à gesticuler de manière exagérée sur Linkedin, cela met la puce à l'oreille forcément. Le risque est de perdre la confiance de son entreprise et d'être poussé vers la sortie plus vite que prévu », alerte Fabrice Coudray. Une précaution qu'a toujours prise Jérome Ferrand, nouveau directeur financier de la PME Boa Concept (140 salariés, CA 2023 : 27,5 millions d'euros), au fil de son parcours (Grafftech, Davey Bickford, Mob Outillage, Juliane, Moulinvest) : « Tant que le contrat n'est pas signé, rien n'est certain. Je préfère attendre d'être absolument sûr de partir pour avertir mon employeur. J'ai le souvenir de confrères qui avaient averti leur employeur de leur envie de changer d'emploi et pour lesquels la situation s'est retournée contre eux ».
Travailler son employabilité
C'est évidemment un point clé. Pas de job fantastique à espérer sans compétences intéressantes à proposer aux recruteurs. Des compétences acquises via la formation initiale et la formation continue mais aussi et surtout, évidemment, via l'expérience acquise au fil des années et des postes. Cette employabilité, en d'autres termes son pouvoir de séduction, est la représentation directe du parcours de chacun et des différentes étapes de celui-ci. Le temps d'étape compte aussi... Il n'y a pas vraiment de règle, tout dépend de la situation personnelle de chacun, de ses envies, de ses ambitions, de son appétence au risque (variable au fil du temps selon les besoins financiers du moment) mais aussi, évidemment, de son attachement à son entreprise, de son évolution au sein de celle-ci, de la relation avec le reste du comité de direction, etc. Néanmoins, en moyenne, un directeur financier reste entre cinq et sept ans au même poste, un peu moins dans une entreprise sous LBO. « En dessous de trois ans, et si cela se reproduit plusieurs fois, cela peut interroger le recruteur sur la capacité d'un candidat à s'engager. Au-delà de dix ans, cela peut abimer l'employabilité du DAF. Mais ce n'est pas une règle intangible, dans un cas comme dans l'autre. Un directeur financier peut être resté 15 ans à son poste mais avoir vécu autant de situations que s'il avait occupé trois postes différents : rester à son poste dans une entreprise où rien de particulier ne s'est passé n'a évidemment pas la même valeur en termes d'employabilité que d'avoir mené une levée de fonds, piloter une croissance ou une restructuration etc », commente Fabrice Coudray. L'employabilité se travaille, au fil de sa carrière, même s'il n'est pas aisé (ni forcément souhaitable d'ailleurs), d'établir un plan de carrière sur les deux prochaines décennies. Mais des jalons peuvent être posés, au fil des années, en se positionnant sur des postes avec différents contextes de travail.
Vivre le recrutement comme un marathon et non comme un sprint
Benjamin Lassalle, manager executif senior chez Michael Page et spécialiste du recrutement des directeurs financiers, est clair : « il ne faut pas voir les process de recrutement et le changement d'emploi comme un sprint mais comme un marathon pour lequel il est nécessaire d'être patient et de s'entrainer ». Selon le recruteur, le cas d'un directeur financier postulant un poste pour la première fois depuis plusieurs années et qui va jusqu'au bout du process se présente en réalité très rarement. « Certains DAF ne sont pas les profils qui savent le mieux se vendre, notamment après des années sans avoir réalisé d'entretiens. Ils peuvent parfois, ne pas réussir à suffisamment bien mettre en avant leurs réalisation, leur valeur ajoutée sur des projets d'envergure ou ce qui fait la particularité de leur profil. Ils ont parfois tendance à mettre en avant uniquement des compétences techniques, en oubliant qu'il y a d'autres profils en face d'eux bien souvent aussi compétents d'un point de vue technique. La différence va se réaliser sur leur personnalité, les soft skills et la manière dont ça va matcher personnellement avec l'employeur. Ils ont besoin d'être coachés, de se heurter à des refus pour avancer », explique Benjamin Lassalle. Mais... c'est en faisant qu'on apprend. Attention donc à ne pas se décourager et à pas prendre ombrage des process de recrutements qui n'aboutissent pas. « Le DAF a tout à gagner à prendre en compte et analyser le retour du recruteur, ce qui a marché, ce qui n'a pas marché. Cette posture n'est pas toujours évidente pour des managers qui supervisent parfois des dizaines de salariés ». Jérome Ferrand confirme le chemin parfois tortueux qu'il faut emprunter pour arriver à destination. « J'étais en recherche d'emploi depuis le mois de novembre dernier, je n'ai finalement validé mon nouvel emploi chez Boa concept qu'en avril. C'est court et long à la fois. Clairement, mes premiers entretiens étaient mauvais. Il faut se remettre dans les codes du recrutement, travailler son discours. J'ai essayé de tenir compte des retours que me faisaient les cabinets de recrutement ». Pour finalement, finir par franchir avec brio la ligne d'arrivée.
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