La direction générale de l'entreprise a besoin de relations, la Daf de compétences
Regards croisés d'Antoine Morgaut, CEO Europe et LatAM du cabinet de recrutement Robert Walters, et de Vincent Coderc, senior manager de la division finance d'entreprise, sur la profession de Daf. Avec une spécificité: ils viennent de recruter leur nouveau CFO.
« Les Daf de PME ont quasiment multiplié par trois leurs revenus en 20 ans, signant là la plus forte progression de salaire, toute fonction confondue », avance Antoine Morgaut. Vincent Coderc met pour sa part l'accent sur l'élargissement du scope des responsabilités de la profession dans les PME. Ce qui les conduit tous deux à regretter la tentation de certains à vouloir accéder "directement" à la direction générale : « Dans un milieu très concurrentiel, ce passage est un saut difficile. Il est dommage de voir cette profession négliger la piste d'un élargissement, d'une diversification de ses compétences : production, vente et soft skills, éléments essentiels d'une accession à la direction générale. »
Ce qui fait écho aussi à la posture des Daf lorsqu'ils doivent recruter pour constituer ou étoffer leurs équipes. En les souhaitant rassurants et immédiatement opérationnels, ils font des compétences techniques l'alpha et l'oméga. Pour Vincent Coderc, ce phénomène de clonage, très français, s'explique « au regard bien sûr des contraintes légales en droit du travail, auxquelles s’ajoutent, côté directions administratives et financières, des impératifs liées à des situations d'urgence et de sous-staffing ».
La conclusion revient à Antoine Morgaut : « Si la direction générale a besoin de relations, la Daf a besoin de compétences. » Cette distinction explique certaines difficultés rencontrées par la profession, soit en tant que collaborateur soit comme manager.
Vincent Coderc, senior manager de la division finance d'entreprise, Robert Walters
Antoine Morgaut, CEO Europe et LatAM du cabinet de recrutement Robert Walters
Sur le même thème
Voir tous les articles Fonction finance