[Trophées Daf 2018] Guillaume Despierres (La Vie Claire): pour un management bienveillant

"L'audit, ce n'est vraiment pas mon truc!", sourit Guillaume Despierres, diplômé d'une maîtrise de finance et d'un DESS en système d'information. Après un court passage dans un cabinet d'audit dijonnais en début de carrière, il rejoint donc rapidement Cartesis, pour des actions de conso reporting en direction des grands groupes (EDF, Total, Arcelor...). Il en repart 4 ans plus tard, senior confirmé, et intègre Cap Gemini Consulting. Sa mission: du conseil en management (processus d'organisation, ERP...). Guillaume Despierres est ensuite approché par Deloitte. Dans ce cadre, il décroche une très grosse mission pour Casino.

Après un an de travail, le groupe stéphanois de grande distribution lui propose de rejoindre ses équipes et lui confie la maîtrise d'ouvrage des nouveaux projets financiers. Il monte une équipe de dix personnes. Il est rapidement repéré par Jean-Charles Naouri qui lui confie, en binôme, les rênes de la toute nouvelle activité de drive alimentaire. "Cette expérience m'a donné beaucoup de maturité professionnelle. Nous sommes partis d'une feuille blanche, en mode start-up. J'ai créé mon entreprise sans en assumer les risques financiers", indique Guillaume Despierres. Le retour sur investissement se faisant attendre, Casino décide de freiner les drive et replace Guillaume Despierres sur un poste de directeur France du contrôle de gestion de la supply chain.

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En 2015, après 8 ans chez Casino, il accepte la tâche "ambitieuse mais enthousiasmante ", d'accompagner La Vie Claire, PME lyonnaise spécialisée dans la distribution de produits alimentaires biologiques, dans son évolution vers le statut d'ETI. Le quadragénaire propose alors une feuille de route à cinq ans avec un fil rouge: que la direction financière ne soit plus seulement un "outil administratif mais un vrai levier de création de valeur", précise Guillaume Despierres. Il crée plusieurs services et optimise les tâches comptables. Il améliore également la productivité des services administratifs et économise 500000 euros sur les frais généraux en rechallengeant les contrats. Cette transformation fonctionnelle s'est accompagnée d'une évolution managériale forte. "J'ai choisi de donner plus d'autonomie et de responsabilités à mon équipe (20 personnes NDLR)", se satisfait Guillaume Despierres. Un message pas si facile à faire passer au début pour celui arrivé dans l'entreprise avec sa casquette grande distribution et la mauvaise image managériale collant à ce secteur. "Ils ont compris que j'étais honnête. Nous avons avancé à grand pas", confie-t-il.

En 2018, Guillaume Despierres veut atteindre un rythme de clôture mensuelle et s'atteler à la comptabilité fournisseurs. "La montée en charge provoque parfois des retards de paiement. Si nous ne payons pas dans les temps, les fournisseurs vont voir ailleurs. Voilà l'exemple typique de comment le Daf peut et doit apporter de la valeur." L'organisation devra encore évoluer pour répondre aux objectifs forts de croissance de la Vie Claire.

À 44 ans, ce papa de deux enfants, - qui ne travaille pas un mercredi sur deux pour s'occuper de ses enfants - , trouve encore le temps dans son agenda pour s'investir dans une start-up qu'il a cofondée en 2016 avec un ami médecin: Crisisoft. Leur créneau: la création d'un outil de gestion des situations de crise (accidents, attentats...). "Je travaille sur ce projet les soirs, les week-ends ...", confie-t-il. Alors, choisir entre ces deux activités? "Pas question!".

>> Pour voter pour le Daf de l'année 2018, c'est par ici! Vous avez jusqu'au 27 mars pour départager les candidats et désigner le trio le tête.