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Laurence Parisot et Stanislas de Bentzmann, keynote speakers du premier CFO dinner

Lors du CFO dinner organisé mercredi 17 décembre par DAF magazine, Laurence Parisot et Stanislas de Bentzmann ont délivré chacun à leur tour quelques messages à l'adresse de la profession. Incertitude, niaque, contrepoids, garde-fou et foot au menu!!

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Laurence Parisot et Stanislas de Bentzmann, keynote speakers du premier CFO dinner

Soucieuse de continuer à fédérer et animer la communauté des Daf, pardon des CFO, la rédaction a proposé à 40 d'entre eux de se réunir dans les salons de l'hôtel Salomon de Rothschild, mercredi 17 décembre 2014, pour échanger entre confrères et consoeurs. Une première édition est toujours un moment particulier voire d'exception, d'où des invités d'exception. Laurence Parisot, vice-présidente de l'IFOP et ancienne présidente du MEDEF, ainsi que Stanislas de Bentzmann, co-président du directoire de Devoteam et président de CroissancePlus, qui réunit les dirigeants d'entreprise de croissance à deux chiffres et leurs partenaires, ont échangé avec l'auditoire notamment sur leur vision du monde de l'entreprise et du rôle du CFO.


Laurence Parisot : "Nous sommes certains d'une chose c'est que l'incertitude domine"


"La chef d'entreprise que je suis d'une entreprise de taille intermédiaire, l'Ifop, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires, a toujours eu un lien particulier et fort avec son DAF comme vous dites... mais que je préfère appeler CFO. J'ai envie d'évoquer avec vous la situation économique, laquelle, pour vous responsables financiers d'entreprises importantes, est évidemment un sujet de préoccupation au quotidien. J'observe quelque chose de très commun à toutes les sociétés quelles que soient leurs tailles et aujourd'hui en particulier : nous sommes certains d'une chose c'est que l'incertitude domine. Et c'est avec cela que nous devons fonctionner tous les jours. En tant que CFO, Daf, directeur financier de vos entreprises c'est peut-être le même message que vous devez faire passer à vos collègues, aux comités directeurs : il faut avoir ancré l'idée de l'incertitude. Ce qui est certain une semaine ne le sera peut-être plus la semaine prochaine. Les incertitudes sont grandes, certains d'entre vous ont dû avoir une année 2014 difficile. Il est probable que l'année 2015 sera aussi difficile. Le risque majeur, c'est la déflation.

Laurence Parisot


Il faut intégrer ça... et, en même temps, je suis bluffée et admirative des ressources inouïes des entreprises françaises. J'ai eu l'occasion de voir qu'en dépit des contraintes incroyables que vous avez, que nous avons, sur les plans réglementaire, fiscal, social, il y a une énergie et une capacité d'innovation dans nos entreprises dont il faut être conscient et se réjouir.

J'attire votre attention sur la génération des moins de 30 ans : si vous avez la possibilité de les faire rentrer dans votre société, il faut le faire. Ce sont des " digitaux natives " qui ont quasiment spontanément, génétiquement des valeurs, des modes de fonctionnement nouveaux qui correspondent totalement à cette réponse qu'il faut donner à l'incertitude. Leur façon de fonctionner permet d'être réactif, créatif, rapide et innovant à chaque instant".

Et de conclure: " Nous ne nous en sortirons tous que si l'Europe s'en sort. Il faut garder la niaque !" L'ancienne président du MEDEF s'est ensuite livrée au jeu de questions-réponses avec la salle dont l'une portait sur sa wish-list pour améliorer la situation globale.


Stanislas de Bentzmann : "Dans une entreprise en hypercroissance, le Daf a le rôle de gardien des fondamentaux"


S'exprimant dans le cadre d'un format "trois questions", le CEO de Devoteam, un des premiers groupes européens de conseil en technologies de l'information et de la communication, créé en 1999 et ayant réalisé un CA 2013 de 535 millions d'euros, s'est exprimé successivement sur le rôle du CFO dans une entreprise en hypercroissance et son positionnement vis à vis des stakeholders pour conclure sur... la plongée sous-marine et le foot. Extraits.

Le rôle du Daf dans une entreprise en hypercroissance? Dans ce cas de figure, vous avez en général des équipes commerciales, et bien souvent le dirigeant, extrêmement engagés dans le développement de la société, qui sont dans une dynamique euphorisante, une logique d'hyperactivité. Les équipes ont beaucoup de mal à prendre de la distance par rapport aux risques à moyen terme. Le directeur financier va alors être celui qui sait prendre du recul et qui souligne les risques notamment sur le cash. Il ne doit pas être trop négatif, bien sûr, mais il doit être "la petite musique" qui fait contrepoids à une euphorie qui peut guetter les équipes, surtout quand on est dans une démarche de croissance très rapide, on croit que c'est pour toujours. Le Daf a alors le rôle de gardien des fondamentaux".

Stanislas de Bentzmann, interrogé par la rédaction



Quels conseils pour les Daf dans leurs relations avec les différentes parties prenantes de l'entreprise que sont les actionnaires, investisseurs, banquiers...? "Je pense qu'il y a une nécessité à ce que les Daf se mettent plus en avant, ce qui était moins le cas auparavant, et de montrer qu'il y a un certain nombre de processus, de réunions, de gouvernances d'entreprises qui sont des garde-fous mais qui ne sont pas bloquants. Il faut que vous accompagnez l'entreprise, vous Daf, en étant l'un des garants de cette gouvernance et en évitant toute prise de décisions à l'emporte-pièce. La direction financière doit être solide".


Sollicité sur une éventuelle comparaison de la fonction CFO avec un sport, Stanislas de Bentzmann n'a pas manqué d'idée! " Ça dépend de l'entreprise, certains font de la plongée sous-marine ! Pour moi, il y a deux rôles, deux postes possibles pour le Daf : gardien de but parce que c'est le dernier rempart pour des entreprises à forte croissance dont toute l'équipe joue à fond sans lever le nez du terrain. Et pour d'autres équipes plus installées, on va retrouver la direction financière dans un rôle plus de "distributeur de ballons", le Daf sera plus arrière-central. Mais il est essentiel de s'adapter à la personnalité du CEO. Face à un dirigeant très calme, vous allez être celui qui va le bousculer, le conseiller".



Cette soirée, qui n'aurait pas été la même sans ces keynotes speakers, n'aurait pas été possible sans nos sponsors dont Ellisphère et Concur. Pour Valérie Attia, dg d'Ellisphere : " Le métier d'Ellisphère, anciennement Coface services, c'est depuis toujours de recueillir des informations sur les entreprises, de les analyser, de les enrichir, d'émettre un avis et de modéliser la défaillance des entreprises. Notre métier, c'est vraiment l'expertise économique et financière afin de réduire les incertitudes que vous rencontrez dans l'exercice de votre profession." Pour Pierre-Emmanuel Tetaz, dg de Concur : " Je fus Daf il y a plusieurs années. Je mesure donc la difficulté de votre rôle. Le voyage d'affaires restant une dépense importante, nous aidons nos clients à prendre le virage de la mobilité via une plateforme pour leur mettre de contrôler les dépenses."



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