Entreprises et salariés se tournent de plus en plus vers l'ISR
Les attentes des entreprises et des salariés en matière d'épargne salariale sont désormais nettement orientées vers les investissements socialement responsables (ISR). Les thématiques qui suscitent un intérêt majeur concernent l'éthique des affaires, la lutte contre la pollution et le changement climatique.
D'après le sondage conduit par Natixis Banque, 69% des entreprises proposent un fonds Investissement Socialement Responsable. De leur côté, les épargnants sont 65% à manifester un intérêt accru pour les impacts environnementaux et sociaux dans leurs choix de placement.
Les fonds bénéficiant d'un label public ont une attractivité encore plus forte. Pour autant, les labels français ne sont qu'au nombre de deux, l'ISR et le TEEC pour Transition Écologique et Énergétique pour le Climat, et sont loin d'être standardisés.
Les indicateurs d'impacts et autres fonds durables sont quant à eux légions. On dénombre 488 fonds durables(1) dont seule la moitié possède un label ISR, et 70% des fonds labellisés ISR ne contiennent pas l'acronyme ISR dans l'intitulé. Une proportion importante de fonds durables s'inscrit en réalité dans l'Objectif de Développement Durable (ODD).
Même méconnu, l'ISR séduit
Ces différentes nuances contribuent à la méconnaissance de l'ISR, 25% d'entreprises détenant une épargne salariale ignorent si ces dernières possèdent un ou plusieurs fonds ISR. De la même façon, une très grande majorité des épargnants ne connaissent pas les termes propres à l'ISR. 19% d'entre eux sont incapables de dire si une partie de leur épargne est placée sur un fonds ISR.
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Le besoin de pédagogie reste important sur ce type de produit. La formation des chargés de clientèle et des commerciaux du secteur banque-assurance est primordiale pour assurer une meilleure communication et une meilleure compréhension. Selon l'étude Natixis Banque, cela inciterait 64% des épargnants à investir davantage sur ce type de placement. Un chiffre qui monte à 82% pour les entreprises.
Paradoxalement, si une meilleure connaissance constituerait une incitation forte, la méconnaissance actuelle n'est toutefois pas un frein. Le désir des épargnants d'investir dans l'ISR reste fort. En effet, 56% d'entre eux déclarent vouloir quoi qu'il en soit augmenter leur part d'épargne salariale placée en ISR dans les mois à venir.
Preuve s'il en faut que c'est bien l'investissement responsable qui reste porteur pour la gestion d'actifs français (en retrait de 6% en 2018 pour les OPC de droit françias selon l'AFG). L'ISR poursuit sa conquête.
(1)Indicateur Novethic 2018
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