Le Daf et la DSI : réconcilier visions financière et technique
La relation Daf/DSI est souvent conflictuelle. Les Daf reprochent aux DSI leur lenteur tandis que les DSI se désolent que les Daf ne prennent pas en compte les aspects techniques. Or, avec la montée en puissance de la digitalisation, il est primordial que ce couple se réconcilie.
Les entreprises sont en train de vivre une mue digitale. Une transformation au coeur de laquelle la collaboration Daf/DSI est essentielle. Dans un premier temps, parce que la direction financière a besoin des conseils de la DSI pour s'équiper elle-même des bons outils digitaux. Mais aussi parce que la Daf et la DSI doivent marcher main dans la main pour accompagner les autres directions dans leur évolution. "Les outils d'aujourd'hui, en Saas, apportent des questionnements sur la sécurité, sur le choix du bon fournisseur, mais aussi sur le coût. Les deux directions sont donc obligées de coopérer", observe Philippe Remy, executive vice-president de CapGemini.
Échanger autour des besoins
Cette collaboration est essentielle, mais c'est également l'une des plus difficile. Daf et DSI ont souvent du mal à se comprendre, si bien que la direction administrative et financière a tendance à mettre de côté la DSI lors des projets digitaux. "Le Daf reproche généralement à la DSI son manque de vision business. À l'inverse, aux Daf est reproché le manque de vision technologique. Certes, la DSI doit être plus agile mais la Daf ne doit pas, de son côté, écarter totalement la DSI", prévient Philippe Remy. Ne serait-ce que pour des questions de cohérence du système d'information, de sécurité ou encore de choix technologiques, la DSI a beaucoup à apporter à la Daf. La DSI peut également faire bénéficier aux projets informatiques ses compétences de chef de projet, ce qui est loin d'être négligeable.
Mais comment faire pour que la collaboration se passe mieux ? Claude Brunet, fondateur de The Sparring-Partner Company et administrateur de Synapscore, conseille aux Daf de faire confiance aux DSI. "Les Daf arrivent souvent avec la solution qu'ils veulent précisément. Ils doivent au contraire mener avec la DSI une vraie discussion sur les besoins et les contraintes pour que la DSI puisse ensuite approfondir le sujet et proposer quelque chose d'optimal."
L'expert pense en effet qu'il faut réfléchir avec davantage de granularité aux besoins afin de trouver la solution informatique la plus adaptée. Si le Daf a une vision business plus complète que la DSI, il n'a pas une vision exhaustive du SI et pourrait souhaiter implémenter une solution qui complexifie tout. C'est aussi de cette façon que des projets informatiques se transforment en échec !
Enfin, aux Daf qui pensent souvent que les projets informatiques menés par la DSI prennent trop de temps, Claude Brunet conseille de définir, dès le début, les délais acceptables et d'en informer la DSI en insistant. "Le DSI pourra alors trouver une façon de découper le projet en tunnels de quelques mois au lieu de le faire durer plusieurs années", annonce-t-il. Il est également possible d'imaginer que la DSI propose à la Daf un produit semi-fini. L'avantage ? Pouvoir l'utiliser rapidement et surtout constater si tous les éléments opérationnels ont bien été pris en compte. Des solutions existent donc pour rouvrir le dialogue entre Daf et DSI.
89 % des dirigeants interrogés reconnaissent l'existence d'obstacles importants qui empêchent les DSI et les DAF de collaborer plus étroitement à la transformation IT.
30 % des Daf reprochent aux DSI leur manque de vision business.
29 % des DSI soulignent le manque d'expertise technique des Daf.
30 % des Daf et DSI sont d'accord sur un point : les Daf ont une vision dépassée du rôle du DSI.
Source : étude Forbes Insight - octobre 2017
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