Crise : quelles aides peuvent apporter les fonds d'investissement ?
Au début de la crise, les entreprises ont massivement demandé de l'aide à leurs banques pour combler leurs besoins en trésorerie. Pourquoi ne pas se tourner désormais vers les fonds d'investissement ? Ces derniers cherchent en effet à soutenir les entreprises.
PGE, report des mensualités des prêts, extension des découverts, affacturage... Les banques ont été les derniers mois les interlocuteurs privilégiés des entreprises, qui ont dû affronter une crise de trésorerie. Aujourd'hui, le déconfinement s'accélère et il s'agit d'aller de l'avant : pourquoi ne pas se tourner vers le capital-investissement pour faire repartir sa société et profiter du redémarrage de l'activité économique ?
Rôle de conseil
Pendant la période de confinement, les fonds se sont montrés assez attentistes, préférant rediriger les entreprises vers leurs partenaires bancaires. Alexis Dupont, directeur général de France Invest, rapporte cependant que les professionnels du capital-investissement ont pu faire bénéficier de leur expérience aux chefs d'entreprise : "Les professionnels du capital-investissement ont l'expérience de la gestion de crise telle que celle de 2008. Ils savent conseiller les chefs d'entreprise et les épauler y compris dans ces périodes tendues."
Au-delà de ce rôle de conseil, il est vrai que les fonds sont peu adaptés aux problématiques de trésorerie, auxquelles ont fait face les entreprises au début de la crise.
Renforcer les fonds propres
Avec la phase de déconfinement, la crise n'est pas terminée. Mais les fonds ont un rôle plus actif à jouer. "Bon nombre d'entreprises vont devoir renforcer leurs fonds propres à l'issue de cette crise et c'est le rôle des acteurs du capital investissement de leur proposer des solutions adéquates", indique Alexis Dupont.
Ainsi les prises de participations dans les entreprises déjà accompagnées peuvent être renforcées. Mais les professionnels du capital-investissement veulent aussi se montrer présent auprès des entreprises qui n'avaient pas encore fait appel à eux. "Nous avons réfléchi à un mécanisme pour apporter 6 milliards d'euros, à 2 500 PME et ETI familiales qui n'ont pas encore d'investisseurs à leur capital, sous la forme de quasi-fonds propres. Ce mécanisme permettra de ne pas diluer les actionnaires actuels, de surcroit à un moment où la valorisation des entreprises est à la baisse. Nous sommes en discussion avec Bercy à ce sujet et espérons que le dispositif sera opérationnel début octobre", explique Alexis Dupont.
Des fonds sensibles aux entreprises agiles
Les professionnels du capital-investissement ont d'autant plus envie d'être présents aux côtés des entreprises que de grosses levées de fonds ont eu lieu ces dernières années : ils ont donc toutes les ressources nécessaires pour les accompagner. "Nous avons définitivement un rôle à jouer", insiste Alexis Dupont.
Pour choisir les entreprises qu'ils souhaiteront épauler, les fonds seront avant tout sensible à leur capacité à se réinventer en prêtant attention aux nouvelles tendances. "En Chine, nous avons assisté à une explosion des ventes de voitures individuelles, les consommateurs ne souhaitant plus prendre les transports en commun. Quelle sera la tendance en France ? Les entreprises devront rester attentives aux changements de tendances structurels", souligne Alexis Dupont.
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