3 tendances clés pour les directeurs financiers en 2024

1 - L'essor de l'intelligence artificielle dans la finance

Les progrès exceptionnels de l'intelligence artificielle et en particulier des solutions d'IA générative ont permis à des outils tels que ChatGPT ou Dall-E de se démocratiser au point de transformer en profondeur de nombreux métiers et marchés. Mais le potentiel de l'IA générative reste encore à exploiter sur de nombreux aspects et en particulier dans le domaine financier. De nombreux cas d'usage en sont encore au stade expérimental mais certaines applications ont d'ores et déjà un impact décisif sur les processus financiers d'entreprises de grande taille. En 2024, il s'agira de déployer l'intelligence artificielle avec des cas d'utilisation pratiques pour les entreprises, et pas seulement pour la tendance.

Une étude menée par KPMG en 2023 a ainsi montré que 59 % des responsables financiers d'entreprises au chiffre d'affaires de plus d'un milliard de dollars utilisaient déjà des outils d'IA dans leurs processus fiscaux ou financiers. Un usage dont on sait qu'il leur apportera un avantage compétitif considérable en matière d'analyse financière mais qui interroge également la capacité des entreprises à répondre à certains défis critiques en matière de protection des données. Cela permettra également de réintroduire le travail hybride et à distance, en intégrant des technologies permettant aux équipes financières de travailler depuis leur domicile.

2 - S'adapter aux mutations économiques et aux nouveaux risques technologiques

Dans un monde économique rapidement devenu plus instable, les directeurs financiers doivent désormais faire preuve d'une plus grande vigilance et suivre de près certains indicateurs clés comme les taux d'intérêt et l'inflation. Ils doivent pour cela s'appuyer sur des outils dédiés leur offrant une vue synthétique et détaillée du paysage économique dans lequel évolue leur entreprise pour réagir rapidement. L'année 2023 a été marquée par une accélération du changement climatique et une accentuation des tensions géopolitiques. Afin de tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 dans le traitement de ces défis structurants, il est désormais nécessaire de disposer de solutions permettant de suivre de près les risques associés pesant sur les chaînes d'approvisionnement ainsi que sur la disponibilité de la main-d'oeuvre et d'anticiper leurs conséquences financières.

2024 s'annonce par ailleurs comme l'année de la montée en puissance de la réglementation RSE, accélérée notamment par l'adoption des critères ESG. Ceux-ci contribuent en effet à forger un nouveau paradigme comptable dans lequel l'empreinte carbone deviendra progressivement une métrique standard pour l'évaluation des opérations financières.

Les progrès technologiques exceptionnels de ces dernières années ont amené leur lot d'opportunités mais aussi de risques majeurs pour les entreprises. La cybercriminalité constitue ainsi une menace croissante pour la santé financière des entreprises dont les données sont désormais l'une des principales richesses. Le traditionnel phishing mais aussi les fake news et les deep fakes rendues possibles par les outils graphiques d'intelligence artificielle générative peuvent notamment jouer un rôle décisif dans certaines opérations de déstabilisation boursière. Dans cet environnement instable, la vigilance technologique devient pour toute entreprise un outil indispensable à la protection de son intégrité financière.

3 - L'accélération de la transformation digitale

La transformation numérique est au coeur des préoccupations des directeurs financiers depuis de nombreuses années déjà. Le déploiement des nouvelles solutions de gestion financière a cependant entraîné une accélération de cette transformation et a fait de l'exploitation des données le principal levier d'optimisation des fonctions administratives et financières. Particulièrement emblématique de cette transformation, la digitalisation complète de la facturation va connaître une accélération inédite : entre 2024 et 2028, 25 nouvelles obligations réglementaires dans ce domaine entreront en vigueur et représenteront autant de défis pour la conformité des entreprises.

L'adoption des outils intelligents de visualisation des données est ainsi une tendance clé qui transforme de nombreux métiers. Cette accélération s'incarne également dans la personnalisation progressive des outils et leur spécialisation aux dépens des ERP. La gestion des dépenses tend notamment à être automatisée à l'aide d'outils spécifiques.

Innover pour ne pas subir

Ces tendances de fond peuvent parfois sembler excessivement complexes à intégrer et ainsi encourager les CFO à adopter une position conservatrice en misant exclusivement sur leurs fondamentaux. Pourtant, le jeu de la concurrence poussera nécessairement toutes les entreprises à s'y adapter ou à subir les avantages acquis par d'autres acteurs. L'apprentissage continu et l'innovation sont donc les seules options qui s'imposent : pour ne pas subir l'avenir, il faut participer à le construire !