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Actionnariat salarié : un levier de croissance méconnu des directeurs administratifs et financiers de PME non cotées

Si huit PME non cotées sur dix jugent positif le fait d'associer leurs troupes au capital de l'entreprise, seules 4 % d'entre elles sont déjà passées à l'acte. Mais pourquoi la France, championne d'Europe de l'actionnariat salarié coté, est-elle si en retard dans les entreprises non cotées ? Focus.

Publié par Charles Cohen le | Mis à jour le
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Actionnariat salarié : un levier de croissance méconnu des directeurs administratifs et financiers de PME non cotées

Daf de PME non cotées, avez-vous songé à l'actionnariat salarié pour booster la fidélisation de vos collaborateurs ? Voilà une question qui mérite d'être posée alors que huit PME non cotées sur dix jugent positif le fait d'associer leurs troupes au capital d'après la première étude quantitative* française sur l'actionnariat salarié non côté réalisée par OpinionWay pour le réseau d'audit BDO et le cabinet Eres.

Cela étant - et c'est le paradoxe de l'enquête - seules 4 % d'entre elles sont déjà passées à l'acte ! Et 5 % l'envisagent sérieusement au cours des trois prochaines années. Mais pourquoi un tel hiatus ? Quatre principaux freins s'imposent : la méconnaissance du dispositif (plus d'un tiers déclare ne jamais y avoir pas pensé !), la crainte de perdre le contrôle de l'entreprise (24 % citent les problèmes de confidentialité, 23% les risques de dilution du pouvoir), les problèmes possibles en cas de transmission familiale de l'entreprise (23 %), et enfin la complexité des dispositifs (22 %).

Les Etats-Unis à la pointe de l'actionnariat salarié

Ainsi, les PME non cotées privilégient globalement d'autres dispositifs de partage du profit. La prime salariale reste la solution la plus prisée (41%) suivie de la participation (26%), les PEE ou PEG (23%). Au global, 64 % des répondants proposent au moins un de ces mécanismes d'épargne salariale, ce qui confirme la place plus minoritaire de l'actionnariat salarié en France avec seulement 200 000 collaborateurs bénéficiaires dans les PME non cotées sur un vivier total de 4 millions de salariés. Une situation qui tranche d'ailleurs largement avec celle des Etats-Unis, où l'actionnariat salarié s'inscrit davantage dans la culture des entreprises avec 10 millions d'actionnaires salariés dans les PME non cotées !

" Si la France est championne d'Europe de l'actionnariat salarié côté, elle est donc en retard dans les entreprises non cotées ", analyse Olivier de Fontenay, directeur général d'Eres. " Pourtant les entreprises qui ont ouvert le capital à leurs équipes sont très satisfaites et le referaient. Tandis que celles qui ne l'ont pas encore fait n'ont pas de vraies réticences. Et pour cause : l'actionnariat salarié reste une des solutions clé à la transmission d'entreprise en cas d'absence de repreneur parmi les descendants "

Voir page 2 : "Bénéfices multiples"

Bénéfices multiples

Pour les 85 % de répondants "satisfaits" par ce choix, les bénéfices cités se conjuguent au pluriel : l'implication des salariés dans le fonctionnement de l'entreprise (77%), leur fidélisation (73%) et leur motivation (67 %). Autant de gains RH précisément recherchés par les répondants lors du choix initial d'un tel dispositif propre à améliorer le package salarial. Si une telle solution constitue également une source de financement supplémentaire intéressante pour l'entreprise " force est de constater que les PME non cotées sollicitent moins l'actionnariat salarié pour ce motif que les PME cotées ", déclare Olivier de Fontenay, en rappelant que le déploiement d'un tel chantier "constitue une occasion en or pour les dirigeants de mieux communiquer sur l'entreprise et ses projets de développement aux salariés".

Autre enseignement phare de l'étude : 40 % des entreprises françaises ayant ouvert le capital à leurs salariés l'ont proposé à plus de la moitié des collaborateurs. Dans 31% des cas, ce sont même la totalité des collaborateurs qui se sont vus proposer un dispositif d'actionnariat salarié par leur entreprise ! A l'inverse, un tiers déclare n'avoir ouvert son capital qu'à moins de 5% de ses collaborateurs, les cadres dirigeants en tête. Les actions ont été majoritairement vendues aux salariés concernées (64%), et payées au prix dans un cas sur deux (53%). 8% ont été attribuées gratuitement aux collaborateurs. "Les actions gratuites permettent notamment aux sociétés qui viennent de se lancer de définir une véritable politique de rémunération en différé ", poursuit Olivier de Fontenay.

Faire des efforts de pédagogie

Selon Rolland Nino, directeur général de BDO France : " L'actionnariat salarié favorise la croissance des entreprises mais ses vertus sont encore trop méconnues au sein des PME non cotées. Nous devons clairement consentir des efforts de pédagogie ! La nouvelle loi Macron, allégeant notamment la fiscalité entourant l'attribution d'actions gratuites et élargissant le champ des collaborateurs bénéficiaires des BSPCE, bons de souscription de parts de créateur d'entreprise, devrait permettre à l'actionnariat salarié de repartir à la hausse. A nous de convaincre les dirigeants ".

* L'étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 700 entreprises (de 20 à 1000 salariés) non cotées en bourse



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