Les émergents, clé du commerce international de demain ?
Les potentiels de demande se trouveront de plus en plus dans les pays émergents dans les années à venir selon une étude d'Euler Hermes. L'assureur dresse aussi un panorama des principaux risques : risques politiques et commerciaux (!) mais aussi risques culturels et approvisionnements.
" Moteur de l'économie mondiale pour les années à venir, le commerce mondial devrait augmenter de 4,1% en termes réels en 2013, puis de 5,9% en 2014 ", indique Ludovic Subran, chef économiste d'Euler Hermes, société d'assurance-crédit française détenue en majorité par le groupe Allianz.
Il existe dans de nombreux pays une demande potentielle additionnelle alimentée par des volumes croissants de besoins et d'élévation de la richesse, souligne-t-il. Les pays émergents constituent la " pierre angulaire ", de ce processus favorable au développement du commerce international, selon l'étude parue le 23 avril.
Asie comme région prometteuse, la chimie comme secteur d'avenir
L'Asie semble particulièrement bien placée à cet égard. La Chine, le Vietnam et l'Indonésie figurent ainsi en tête des prévisions de croissance des importations jusqu'à 2015, avec des chiffres respectifs de 10,5%, de 8,8% et de 8,6%. Mais la nouvelle demande concerne aussi des pays peu identifiés, comme le Ghana (+ 5%) ou l'Equateur (+ 3%).
Sur le plan sectoriel, l'assureur mise notamment sur la chimie, avec un potentiel de croissance de 21% à capter en 2015 par rapport à 2012, représentant près de 390 milliards de dollars. " L'Afrique, mais aussi l'Asie du Sud, surprennent par la place qu'elles prendront en termes de demande additionnelles, et donc en gains d'opportunités naturels pour la filière ", constate Euler Hermes. Viennent ensuite les constructeurs automobiles, avec une croissance de 22%, soit 168 milliards de dollars.
Danger sur les chaînes d'approvisionnement
Pour profiter de ces marchés, l'assureur-crédit préconise les financements bancaires court terme, qu'il juge " incontournables ", et dont il précise qu'ils interviennent à hauteur de 80% dans le financement du commerce international.
Il met par ailleurs en garde contre les risques politiques et commerciaux spécifiques aux régions émergentes. Euler Hermes évoque ainsi la méconnaissance des tenants et des aboutissants des marchés de destination, plus éloignés géographiquement, culturellement, ainsi que la relative volatilité des dynamiques économiques. Il constate notamment que l'essor de la régionalisation va de pair avec de nouveaux freins, tels que le nombre croissant de mesures protectionnistes ; une tendance également pointée par Coface dans une récente étude.
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Ces mesures mettent en danger les chaînes d'approvisionnement, remarque Euler Hermes. La Banque Mondiale a récemment souligné l'importance de cette problématique : lors du dernier World Economic Forum, l'institution avait estimé que le soutien aux chaînes d'approvisionnement pourrait contribuer six fois plus à la croissance et au dynamisme du commerce mondial que le simple fait de réduire les barrières tarifaires.
Pour pallier ces risques, Euler Hermes préconise logiquement le recours à l'assurance crédit pour aider à la gestion du poste clients, y compris à l'international.
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