RSE: des politiques vraiment décevantes?
A la fin de l'année 2016, une étude réalisée par Brain&Company, révélait que seules 12% des entreprises considéraient avoir atteint leurs objectifs RSE. Et 38% des entreprises participant à l'enquête estimaient ne pas avoir atteint la moitié des objectifs fixés. Faut-il y voir la vacuité de la RSE?
Loin de succomber aux sirènes du catastrophisme, Pascal Grémiaux, Président-fondateur d'Eurécia, ne perçoit pas ce chiffre comme un aveu d'échec ou d'impuissance de la démarche RSE." Ce que je retiens tout d'abord, confie l'observateur, c'est que les entreprises ont une vraie prise de conscience de l'enjeu de cette dynamique RSE. La déception n'est peut-être finalement que le reflet des ambitions fortes des entreprises en la matière ". Le changement profond des mentalités, le souci souvent sincère des professionnels pour toutes les problématiques sociales, sociétales et environnementales sont bien réels. "Les entreprises ont sans doute compris, continue Pascal Grémiaux, que leur rôle a changé, l'ère de la rentabilité à tout crin est révolue ". Les activités humaines doivent être porteuses de sens et doivent être partagées, de même que les profits ! La pérennité des entreprises ne passe plus uniquement par la seule performance économique. " La notion de performance globale, continue Pascal Grémiaux, intègre à la fois cette performance économique, le bien-être des collaborateurs, les relations avec les partenaires et les fournisseurs."
Vraie ou fausse déception ?
Le relatif échec mis en lumière par l'étude Brain & Company remet-il en cause la légitimité de toute démarche RSE ? Une fois encore, Pascal Grémiaux reste optimiste. " L'intention est présente, mais face aux ambitions, les entreprises doivent se donner du temps pour que le management comme les collaborateurs s'impliquent pleinement et fassent évoluer leurs pratiques quotidiennes ", déclare ce spécialiste des problématiques RH.
Il faut par ailleurs s'interroger sur les quelques 78% de déçus. " Un projet RSE ne s'achète pas, confie Pascal Grémiaux, il doit être guidé par une réelle sincérité, les opportunistes s'exposent d'avantage aux déceptions que les convaincus ! ". Si le fait de fixer des objectifs est important car il permet de tracer une feuille de route, l'essentiel réside dans l'état d'esprit. " Je considère que la RSE est au monde de l'entreprise, ce que le bio est à l'agriculture ", précise le chef d'entreprise. Plus chère, plus exigeante, mais indispensable pour s'inscrire dans une démarche d'avenir. Ne tolérant ni les demi-mesures, ni les approximations et encore moins les postures, un projet RSE ne constituera jamais un remède miracle à tous les maux de l'entreprise. La RSE n'est pas une fin en soi. " De nombreuses entreprises font de la RSE au quotidien sans même le savoir, guidées simplement par le bon sens ! Mais leur démarche doit être reconnue... ", indique Pascal Grémiaux. Le véritable enjeu consiste à inscrire les bonnes pratiques, le bon état d'esprit, dans le quotidien de l'entreprise et des collaborateurs. S'inscrire dans le temps, laisser infuser la dynamique RSE plutôt que de chercher à la diffuser par tous les moyens, c'est ainsi que les projets pourront être couronnés de succès ! La RSE n'est jamais finie !
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