L'urgence envahit le quotidien des salariés
Près de neuf salariés français sur dix avouent travailler dans l'urgence. Ce qui induit stress, frustration et perte d'efficacité (23 % disent ne pas pouvoir travailler plus de dix minutes sans être interrompus). Présentation des résultats de l'étude en ligne réalisée par Sciforma et Zebaz.
89 % des Français disent travailler dans l’urgence, alors que, paradoxalement, ils estiment seulement un quart des tâches comme réellement urgentes, selon une étude en ligne réalisée par Sciforma, éditeur de solutions web de gestion de portefeuilles de projets, et Zebaz, service d’annuaire participatif de sociétés et de coordonnées de décideurs en France. D'ailleurs, seulement 16 % des tâches risquent de poser problème si elles ne sont pas menées à terme dans l’immédiat. La pression de l’urgence émane le plus souvent d’un client (34 %) ou du patron (23,4 %).
Qu'elles soient réelles ou fausses, ces urgences affectent le quotidien des salariés. 23 % des Français sondés disent ne pas pouvoir travailler plus de dix minutes sans être interrompus et 67 % disent ne pas pouvoir rester concentrés plus de 30 minutes sans interruption. "Les nouveaux outils de communication renforcent un peu plus chaque jour le sentiment d’urgence et augmentent le stress des Français, qui se sentent esclaves de l‘urgence, qui font ce qu’ils peuvent pour résister aux voleurs de temps", commente Stéphane Louit, directeur général adjoint de Sciforma. En effet, 60 % des salariés se disent plus stressés aujourd’hui qu’il y a cinq ans et 70 % sont plus stressés qu’il y a dix ans.
Pour faire face à la cascade d’urgences et d’imprévus qui jalonnent leurs journées de travail, les Français s’organisent avec plus ou moins de succès. Ils sont 78 % à tenir une liste de tâches à réaliser ("to do list"). Plus de 30 % disent s’organiser pour le jour même ou pour le lendemain. 42 % planifient leurs tâches à la semaine.
Ils réalisent en priorité les tâches pressantes avant les tâches importantes, générant ainsi un cercle vicieux, où les tâches les plus importantes ne sont traitées qu’une fois devenues urgentes.
Ô frustration, à la fin de leur journée de travail, plus de deux personnes sondées sur cinq avouent ne pas avoir réalisé la moitié des tâches planifiées... Seulement 19 % des Français disent "maîtriser leur organisation". 39 % font "comme ils peuvent" et 18 % reconnaissent vivre un enfer et être "esclaves des urgences". 24 % parviennent malgré tout à résister en ne se laissant pas "trop se laisser déborder par les urgences".
Enfin, quels sont les principaux voleurs de temps ? Les réunions (75,7 %), les collègues (71,5 %) et les problèmes techniques (68,6 %). Les réunions sont citées par plus de trois Français sondés sur quatre comme la source de perte de temps principale sur leur lieu de travail, les mettant en retard dans la réalisation de leurs missions et renforçant ainsi le sentiment d’urgence général. Le patron est aussi un voleur de temps pour 60 % des répondants !
Répondez à notre sondage : votre entreprise est-elle atteinte du syndrome de la réunionite ?
Méthodologie : 400 personnes ont répondu en ligne à cette étude, début 2012.
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