Sur sa lancée de 2020, le BFR des entreprises mondiales continue de se dégrader
Publié par Florian Langlois le - mis à jour à
Le BFR des entreprises a augmenté à l'échelle mondiale de +1 jour, le portant à 70 jours en moyenne. Une hausse plus marquée dans certains pays et qui devrait encore s'accentuer pour l'année 2021 selon Euler Hermès.
Avec une année 2020 marquée par la crise, le BFR des entreprises s'est détérioré de +1 jour (à 70 jours), à l'échelle mondiale selon une étude d'Euler Hermes. Il est possible de distinguer un écart entre les pays dits développés et ceux en développement. En effet, le BFR s'est largement accru dans les pays les plus développés : +5 jours en Amérique du Nord et +1 jour en Europe de l'Ouest alors qu'il a eu tendance à se contracter dans les pays émergents : -3 jours en Amérique Latine, -2 jours en Europe de l'Est ou encore -1 jour en Asie-Pacifique. Cette différence s'explique par la gestion des stocks des entreprises et les différents soutiens mis en place par les pays. En effet, dans les marchés émergents, le rebond de la demande a été plus rapide que dans les pays développés, qui ont souffert de confinements plus stricts.
Exception française
Cependant, la France est l'un des seuls pays à faire exception à la règle. Malgré une hausse des stocks de ses entreprises découlant de l'application de restrictions sanitaires fortes, Euler Hermès note une amélioration du BFR des entreprises françaises en 2020 (-2 jours à 64 jours), grâce notamment à une plus grande souplesse constatée sur les modalités de paiement pratiquées entre fournisseurs et clients mais aussi à la faveur d'un fort soutien public.
Au niveau sectoriel, c'est l'industrie qui a enregistré la plus forte hausse du BFR en 2020, avec en tête la métallurgie (+13 jours), les biens d'équipements (+9 jours), le papier (+4 jours) et l'automobile (+3 jours).
Si le BFR s'était amélioré en France en 2020, il devrait connaitre un tout autre sort en 2021. Toujours selon Euler Hermes, le BFR des entreprises françaises devrait se détériorer et s'accroître de +31 milliards d'euros (+6 jours à 70 jours), soit l'une des plus fortes hausses de la zone euro. Cette hausse du BFR attendue en France en 2021 devrait d'ailleurs représenter près d'un tiers de celle attendue dans cette zone euro (+102 milliards). Ce changement de tendance découle d'une reprise plus rapide qu'attendue, avec la nécessité pour les entreprises de faire face à leurs engagements en matière de régularisation des charges décalées pendant la crise et de remboursement de la dette (PGE).
Dans le monde, la tendance semble être similaire. Le BFR des entreprises devrait continuer à se détériorer en 2021, de +4 jours (à 74 jours). Cela représenterait une augmentation de 435 milliards d'euros, portant le BFR à 8400 milliards d'euros au niveau mondial. La raison principale de cette hausse est le fait que cette période de rebond implique une forte pression sur le BFR en raison des tensions sur l'approvisionnement des entreprises.
C'est à nouveau dans les pays développés que la hausse sera la plus forte, avec un BFR attendu en croissance cette année de +4 jours dans l'Union Européenne et aux Etats-Unis. En revanche, le BFR restera sous contrôle dans la plupart des pays émergents, comme la Chine (-6 jours).