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L'Euro PP à la portée des ETI et de leurs Daf

Publié par Houda EL BOUDRARI le
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Le souvenir du credit crunch 2009/2010...et Bâle III

Plus globalement, et en dehors de tout événement particulier, cette démarche peut répondre tout simplement à une logique de diversification des sources de financement de l'entreprise et s'inscrit donc dans une tendance de fond de rééquilibrage entre la dette issue des marchés de capitaux et la dette bancaire classique. " Les directeurs financiers et les chefs d'entreprise que l'on rencontre gardent en mémoire le credit crunch des années 2009 et 2010 qui leur a fait prendre conscience de l'importance de diversifier leurs financements malgré l'attrait des prêts bancaires avec des intérêts qui n'ont jamais été aussi bas, soutient Valérie Ducourty, directrice d'investissement chez Idinvest, en charge de la poche non cotée du fonds Novi 2, un fonds de Place ayant pour objet de soutenir le développement de PME/ETI à la fois par des instruments de dette et de fonds propres. " D'autant que les banquiers ne voient pas forcément d'un mauvais oeil que leur client complète sa palette de financement avec de la dette in fine qu'ils sont eux-mêmes réticents à accorder car pesant trop lourdement sur leur bilan depuis les normes Bâle III " ajoute l'ancienne banquière qui accompagne des entreprises dont le chiffre d'affaires est compris entre 30 et 200 millions.

Le rôle du Daf dans ce type de financement

Reste l'obstacle psychologique qui freine beaucoup d'ETI ne se considérant pas éligibles à ce type de financement et les habitudes ancrées chez les Daf dont les interlocuteurs historiques, à savoir les banquiers, ne leur proposent que très rarement cette alternative de financement. Pour se lancer dans cet univers inconnu, le premier conseil est de prendre un conseil ! " Qu'il s'agisse d'un debt advisory, d'une boutique ou de l'auditeur historique de l'entreprise, le directeur financier devra être épaulé d'un expert pour lui faire gagner du temps et lui permettre de prendre du recul " préconise Valérie Ducourty. " Car l'approche des investisseurs en placement privé est très différente des banquiers et se rapproche plus de la démarche d'un fonds de private equity avec des due-diligences plus poussées et une volonté de bien comprendre la stratégie de l'entreprise sur le long terme. " Bien en amont de la négociation, il est donc primordial que l'entreprise mette " au carré " ses informations financières et se prépare à la mise en place d'un Euro PP. " Le Daf doit aussi être sûr de pouvoir mobiliser le dirigeant d'entreprise pour définir la stratégie de l'entreprise et assurer les road-shows qui demandent une implication de tout le management ", appuie Yann Beckers. L'avantage est qu'une fois ce premier placement privé mis en place, les levées ultérieures requièrent bien moins de formalisme et de préparation, l'entreprise bénéficiant d'un historique auprès des investisseurs et d'une prime à l'expérience.

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