Financement : les PME à la diète !
Publié par Yousra Senhaji le | Mis à jour le
Face au durcissement des conditions d'obtention de crédit, les dirigeants de PME s'autocensurent et limitent leurs besoins de financement.
La difficulté d’accès aux crédits pour les PME est de plus en plus palpable, selon la 16ème édition du baromètre trimestriel de KPMG et de la CGPME sur le financement et l’accès au crédit des PME, publiée le 14 janvier. En effet, plus de 70% des 400 dirigeants d’entreprises françaises de 10 à 500 salariés interrogés déclarent connaître au moins une mesure de durcissement de la part de leur banque. Le financement avec des frais élevés ou à des montants plus faibles que souhaités reste la principale difficulté ressentie par 43 % des PME. Cette frilosité se manifeste aussi par la recrudescence des demandes de garanties supplémentaires pour l’octroi d’un prêt, qui affecte désormais 42 % des PME, contre 36 % en septembre, soit le niveau le plus haut observé depuis 2009.
Autolimitation des besoins de financement
En revanche, la réduction des crédits ou des facilités de trésorerie affectent moins de PME qu’au trimestre dernier, peut-être du fait de l’autolimitation accrue des besoins de financement émanant de ces dernières. Car « seuls » 60% des dirigeants interrogés déclarent avoir un besoin de financement, alors qu’ils étaient près de 70% il y a trois mois. Cette baisse concerne à la fois les besoins de financement pour réaliser des investissements (33 %, -7 points) et ceux pour financer l’exploitation (36 %, -4 points). Par ailleurs, le baromètre révèle que moins de 40% des patrons de PME interrogés envisagent d’examiner les conditions de banques concurrentes ou de réexaminer leurs lignes de crédit. Ainsi, plutôt que d’essayer de trouver une alternative à leurs sources de financements habituelles, les dirigeants de PME préfèrent restreindre leurs besoins, quitte à mettre en péril leurs perspectives de développement à moyen-long terme.