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Actionnariat salarié : des rendements au beau fixe dans le non coté

Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à

L'actionnariat salarié a affiché une hausse de 35 % de son rendement en 2022. Alors que bon nombre d'entreprises sont contraintes de revaloriser les salaires, cet outil permet de rétribuer les collaborateurs sans impacter le compte de résultat de l'entreprise.

Les rendements des actionnaires salariés ont affiché une belle performance en 2022 dans les entreprises non cotées. Selon le dernier baromètre d'Equalis Capital, une entreprise proposant des solutions d'actionnariat salarié pour les PME et ETI, ils ont progressé de 35 % en 2022. "Alors que les autres années, l'évolution moyenne est plutôt de l'ordre de 25 %", souligne Jean-Philippe Debas, président et fondateur d'Equalis Capital. Cela représente une augmentation de 166 % sur les cinq dernières années. Pour calculer ces rendements, l'entreprise s'est appuyée sur l'indice Equalis, une méthodologie mise en place en 2015 (voir encadré). Plusieurs raisons peuvent expliquer cette hausse. "Cela est assez cohérent quand on regarde le rendement de l'investissement en titres non cotés qui a aussi progressé en 2022. Par ailleurs, nous constatons que ce sont souvent les entreprises affichant une belle performance qui proposent un dispositif d'actionnariat salarié", analyse Jean-Philippe Debas.

Fidéliser les collaborateurs

Si ce dispositif représente pour le collaborateur une prise de risque, ce dernier reste mesuré. Selon le baromètre d'Equalis Capital, le ticket moyen investi par salarié est en effet de 2 200 euros. Par ailleurs, en devenant actionnaire, le salarié serait plus enclin à adhérer au projet de l'entreprise et à en comprendre les enjeux. "Lorsqu'une entreprise met en place un dispositif d'actionnariat salarié, l'engagement des collaborateurs est plus fort", confirme le président d'Equalis Capital. Pour l'entreprise, ce dispositif offre aussi la possibilité de rémunérer les collaborateurs en actions, ce qui ne vient pas impacter le compte de résultat, contrairement aux augmentations de salaires.

Un coup de pouce de l'État ?

A l'heure où l'inflation pèse sur le pouvoir d'achat, les pouvoirs publics voient d'un très bon oeil ce genre de dispositif. Le gouvernement souhaite d'ailleurs que 10 % du capital des entreprises soit détenu par les salariés d'ici 2030. "Cette question sera débattue au printemps prochain, dans le cadre de la loi Pacte II", précise Jean-Philippe Debas. Ce dernier regrette tout de même que certains outils déjà mis en place soient peu utilisés. A l'instar du contrat de partage de plus-value, instauré dans le cadre de la loi Pacte, qui permet aux actionnaires et investisseurs de reverser aux salariés de l'entreprise jusqu'à 10 % des plus-values réalisées en cas de cession ou de rachat de leurs titres. "A l'heure actuelle, très peu d'actionnaires emploient ce dispositif. Ouvrir le capital aux salariés est pourtant la meilleure façon de partager la valeur", déplore le fondateur d'Equalis Capital.

Zoom sur l'indice Equalis

L'indice Equalis se base sur la valorisation de 50 entreprises qui représentent 60 000 salariés en France (dont 25 000 salariés actionnaires) pour un chiffre d'affaires cumulé de 15 Mrds €. Il est calculé par consolidation des valorisations individuelles appliquées par ces entreprises participantes et arrêtées dans le strict respect des procédures de l'Autorité des marchés financiers (AMF).

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