Recrutement : un retour à la normale pour la fonction finance en 2024
Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
Si certains profils financiers seront toujours recherchés l'an prochain, le marché du recrutement devrait être moins tendu à partir du 2e semestre de 2024. Cela devrait jouer sur le niveau de rémunération, qui pourrait être assez limité.
Après deux années dynamiques en matière de recrutement des cadres financiers, l'année 2024 devrait être marquée par un retour à la normale, selon le cabinet Robert Walters qui vient de publier son étude de rémunération 2024*. "Les entreprises auront toujours, pendant quelques mois, des difficultés en matière de recrutement. Néanmoins, cela devrait rentrer dans l'ordre à partir du deuxième semestre 2024", précise Henri du Couëdic, senior manager chez Robert Walters. Trois profils resteront particulièrement convoités l'année prochaine : les responsables de la trésorerie, les responsables comptabilité et les consolidateurs financiers. "La filière a peu formé de professionnels ces dernières années et l'on constate une pénurie sur ces profils", indique Henri du Couëdic.
+ 7 % d'augmentation pour les cadres de la finance en 2023
En matière de rémunération, le cabinet estime que les augmentations devraient être assez limitées en 2024. En 2023, les fonctions finance ont connu une hausse de rémunération moyenne de 7 %. Ce chiffre s'élève à 10 % pour les directeurs et responsables comptabilité et à 9 % pour les responsables administratifs et financiers. "Nous observons beaucoup de demandes de recrutement sur des postes de responsables administratifs et financiers de la part de PME, d'ETI ou de filiales de groupes internationaux qui cherchent des compétences financières plus fortes", constate Aude Boudaud, directrice associée Corporate Finance, Private Equity et services financiers chez Robert Walters.
Des attentes salariales jugées trop élevées par les entreprises
D'un point de vue plus global, l'étude révèle que plus d'un cadre sur deux souhaite changer d'emploi d'ici les 12 prochains mois avant tout pour un meilleur salaire (pour 94 % d'entre eux), un autre management (46 %), une évolution de carrière (25 %) et plus de flexibilité (23%). Du côté des entreprises, 59 % d'entre elles jugent les attentes salariales des candidats trop élevées (contre 47 % en 2022). Malgré un marché pénurique, celles-ci ont tendance à davantage poser de limites et attendent des candidats un réel projet professionnel. Le nombre d'offres d'emploi cadre a d'ailleurs subi une baisse de 21 % en moyenne en 2023. "Ce ralentissement reste toutefois à relativiser car 2022 et 2021 ont été particulièrement euphoriques en matière de recrutement de cadre. Il s'agit plus d'un retour à la normale", analyse Coralie Rachet, directrice des cabinets Robert Walters et Walters People France.
*L'enquête de rémunération 2024 a été réalisée fin 2023 auprès de 1400 cadres et en entreprises en France évoluant dans différents secteurs : finance, achats, industrie, juridique, RH, tech et digital, immobilier et marketing.