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« Nous travaillons déjà sur la rédaction du rapport de durabilité »

Veolia fait partie des groupes bien avancés en matière de CSRD. La multinationale française s’est emparée du sujet dès 2022 et a depuis posé plusieurs jalons. Philippe Hermann, Senior VP - Sustainable Finance de Veolia, dévoile les contours de ce projet.

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Qui pilote la CSRD au sein de Veolia ?

Philippe Hermann : Le leadership revient à la finance et plus particulièrement à la direction de la finance durable, que je dirige. Nous fonctionnons en équipe projet en coordination avec la quasi-totalité des directions du groupe. Actuellement, une trentaine de contributeurs au niveau du siège, que l’on peut qualifier de « topic owners », planchent à nos côtés pour préparer les publications car nous travaillons déjà sur la rédaction du rapport de durabilité. J’ai également constitué un petit comité de pilotage de huit personnes, qui gère le projet de façon plus transversale. Nous travaillons aussi avec des personnes du reporting terrain qui nous permettent de remonter les données venant du terrain. Le contrôle interne est également dans la boucle car il y a la nécessité d’améliorer l’auditabilité de ces données en s’inspirant des bonnes pratiques de reporting de la finance.

Pourquoi la finance est-elle souvent en première ligne dans les projets CSRD ?

P. H. : La CSRD est un sujet ESG, donc on peut effectivement se demander pourquoi la finance est un acteur leader dans ce processus. Une des raisons est que la CSRD implique la rédaction d’un rapport de durabilité. Or, la durabilité est à la confluence entre la finance et l’ESG puisqu’elle implique aussi de mesurer des impacts financiers en plus des indicateurs extra-financiers. Par ailleurs, la CSRD vise, à terme, à obtenir le même niveau de rigueur dans les audits de durabilité que ceux des audits financiers. La finance, avec l’appui du contrôle interne, est la mieux placée pour prendre en charge ce sujet. Enfin, cette directive impose de travailler sur des sujets non financiers mais pour lesquels il est possible d’appliquer des principes de la finance. Par exemple, la comptabilité CO2 implique de se doter d’un budget carbone, de la même façon que l’on établirait un budget en euros.

Dans le cadre de la CSRD, le premier rapport de durabilité est à rendre à partir de 2025. Où en êtes-vous ?

P. H. : Nous avons commencé à mener une phase d’observation en 2022, puis nous avons lancé les premiers travaux en avril 2023. A titre d’exemple, le sujet de la double matérialité nous a pris plus de neuf mois. En parallèle, nous avons aussi mené un gap analysis et commencé à impliquer les « topic owners », avec l’objectif de mieux faire comprendre nos métiers à nos parties prenantes. Nous sommes aujourd’hui en pré-audit sur chacun des standards. Cela a commencé par la double matérialité en juin et nous travaillons actuellement sur l’ensemble des onze standards dans une logique d’amélioration continue. Nous prenons le temps d’en discuter avec les auditeurs en amont pour vérifier que ce que l’on prévoit d’écrire est conforme à la réglementation.

Avez-vous développé des outils technologiques spécifiques pour vous aider dans la mise en place de cette directive ?  

Chez Veolia, nous étions déjà bien avancés sur le reporting extra-financier. Pour le démarrage de la CSRD, nous ne nous sommes donc pas sentis obligés de développer un nouvel outil car nous sommes très bien outillés. Toutefois, le reporting terrain et son auditabilité nous amènera peut-être à renforcer les outils à terme, afin de rendre tout cela plus fluide et robuste, en y passant le moins de temps possible.

Philippe Hermann était présent au Cercle des DAF de Cegid en partenariat avec Dafmag consacré à la CSRD du 4 octobre dernier. Un moment d’échange riche à retrouver ici

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