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CSRD : les DAF en première ligne !

Huit directeurs financiers et experts de la CSRD se sont réunis le 3 octobre dernier à Paris dans le cadre du Cercle des DAF organisé par Cegid en partenariat avec Dafmag. Cet événement fut l’occasion de discuter de la directive sur le reporting de durabilité des entreprises (CSRD) et de son impact sur les directions financières.

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Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la CSRD représente une évolution majeure pour les entreprises, avec des implications importantes pour la gestion financière et la communication des performances extra-financières. Cette directive implique une coordination très forte entre les métiers et de nombreuses directions planchent sur le sujet, dont la RSE et la direction financière. Pour discuter de ce sujet d’actualité, plusieurs directeurs financiers et experts de la CSRD se sont réunis au Ritz le 3 octobre dernier à Paris, dans le cadre du Cercle des DAF organisé par Cegid et Dafmag. Le but de ce rendez-vous ? Animer et réunir plusieurs fois par an une communauté de directeurs financiers provenant de différents horizons afin de travailler en intelligence collective sur un certain nombre de sujets. Pour cette édition ont répondu présents : Véronique Blanc, responsable CSRD chez Schneider Electric, Philippe Hermann, directeur de la finance durable chez Veolia, Pierre Lebreuil, directeur financier adjoint chez Imerys, Antoine Tamboloni, directeur financier de Chateauform’, Arnaud Lafourcade, directeur financier de Pomona, Odile Godefroy, DAF externalisée, Thierry Piquion, directeur transformation finance au sein du cabinet In Extenso et Maxime Guibet, directeur ESG chez Lamarck Group.

Différents niveaux de maturité

Au sein des groupes représentés, la mise en œuvre de la CSRD est parfois confiée à la direction financière. Dans d’autres cas, le sujet est piloté par la RSE, avec une implication forte des équipes financières. Les participants ont souligné l’aptitude de la finance, et notamment du contrôle interne, pour collecter des données et être en capacité de se conformer au niveau d’exigence des auditeurs, ce qui en fait une partie-prenante importante dans le déploiement de ce projet. Ce petit-déjeuner fut également l’occasion de faire un point sur l’état d’avancement des entreprises. Pour rappel, un premier rapport de durabilité est à rendre à partir de 2025 pour les grands groupes. Ces derniers sont en général les plus avancés et certains planchent déjà sur sa rédaction, après avoir réalisé une analyse de la double matérialité et identifié différents indicateurs. Étant déjà soumis à des normes et réglementations ESG, ils avaient précédemment engagé des démarches et sont plus à l’aise pour se conformer à la CSRD. Ils disposent également de plus de moyens. Pour les entreprises de taille plus modeste, du chemin reste encore à parcourir. « Certaines sont encore en phase d’analyse et doivent se faire accompagner par des cabinets de conseil pour donner un coup d’accélérateur à ce projet », explique Odile Godefroy. Même constat pour le déploiement des outils. Si certains participants ont développé des solutions en interne, ou ont l’intention de le faire, d’autres envisagent d’externaliser cette partie. « Mais il est très difficile de s’y retrouver dans cette jungle d’offres proposées par les éditeurs », pointe Antoine Tamboloni. Tous s’accordent à dire que le volet technologique est fondamental pour collecter et restituer les informations.

Quid du retour sur investissement ?

La CSRD pose aussi la question des risques et du retour sur investissement, car il s’agit d’une démarche qui engendre de nombreux investissements financiers et qui mobilise de nombreuses équipes en interne. Les participants s’interrogent notamment sur l’impact de cette démarche auprès des investisseurs. Pour le moment, ces derniers semblent peu enclins à valoriser les démarches ESG et utilisent très peu ces reportings, ce que regrettent les experts réunis autour de la table. « Les agences de notation devraient aussi utiliser ces rapports pour donner du sens aux chiffres qui, sortis de leur contexte, ne veulent rien dire », indique Philippe Hermann. Les participants ont toutefois pointé plusieurs opportunités, en particulier l’enjeu d’image. « Cette directive pourra bénéficier à la marque employeur et permettre de fidéliser et d’attirer de nouveaux talents, notamment du côté des jeunes générations qui sont très sensibles aux aspects RSE », souligne Maxime Guibet. La CSRD permet aussi d’adapter la stratégie de l’entreprise en prenant en compte de nouveaux enjeux qui permettront, in fine, d’assurer sa pérennité à plus long terme.

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