Entreprises : A quels risques faut-il s'attendre en 2020 ?
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les principaux risques pour les entreprises en 2020 ne seront pas uniquement d'origine économique. C'est ce qui ressort du Guide risques pays et sectoriels édité par la Coface et présenté lors du Coloque Coface Risques Pays mardi 4 février 2020.
Chaque année, la Coface publie Le Guide risques pays et sectoriels qui présente les principales menaces à venir pour l'économie mondiale. En 2020, les entreprises devront faire face à cinq problématiques majeures.
Première problématique à anticiper : le risque social. En effet, l'étude menée par la Coface révèle que les principaux risques ne seront pas économiques. De plus en plus de pays doivent faire face à d'importants mouvements sociaux, qui pourraient fragiliser l'économie. Selon le guide, le risque social est très important en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie Centrale ou encore en Russie. Cette multiplication de "foyers" de tensions sociales pourrait donc impacter directement les entreprises de ces zones géographiques.
Les risques environnementaux arrivent en deuxième position et sont également à prendre en compte. Les risques physiques dus aux catastrophes naturelles résultant des changements climatiques se multiplient. Ces risques environnementaux auront un impact direct sur le risque de crédit des entreprises. Les normes anti-pollution étant de plus en plus strictes et contraignantes pour les entreprises. Les secteurs de l'automobile et du transport maritime seront les premiers touchés.
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Des risques économiques demeurent
Troisième point d'attention : les échanges internationaux ne progresseront presque pas. En cause, le protectionnisme qui gagne l'économie mondiale et ce, malgré l'accord de trêve conclu entre les États-Unis et la Chine. Selon la Coface, les entreprises vont devoir s'habituer à cette tendance globale et durable. De plus, la croissance mondiale, déjà en berne en raison de ces tensions commerciales, ne devrait pas rebondir cette année. Il est à prévoir une augmentation du nombre de défaillances d'entreprises au niveau mondial et particulièrement aux États-Unis (+3% en 2020), au Royaume-Uni (+3%), en Allemagne (+2%) et en France (+1%).
Les matières premières, elles aussi, devront faire l'objet d'une vigilance particulière en raison d'une volatilité des cours toujours préoccupante. Les cours de l'acier sont prévus à la baisse ce qui aura des conséquences pour toutes les entreprises du secteur. Le cours du pétrole restera, lui, relativement bas (60 dollars le baril de Brent), ce qui pénalisera les producteurs endettés. Une bonne nouvelle tout de même, pour le secteur de la construction qui devrait profiter des politiques monétaires très expansionnistes.
Enfin, la croissance des pays émergents continue à s'accélérer pour atteindre presque 4% en 2020. Néanmoins, la dette publique de ces pays atteint un niveau historiquement élevé. Un point particulièrement préoccupant notamment pour les régions les plus touchées que sont l'Amérique Latine et l'Afrique. Les entreprises présentes dans ces régions-là, devront très probablement faire face à une augmentation des arriérés de paiement de l'État et des grandes entreprises publiques.
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