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Bulle de crédit et protectionnisme : les nouveaux risques des pays émergents

Beaucoup d'entreprises occidentales s'intéressent de près aux marchés émergents tels la Malaisie, la Thaïlande, le Chili, la Turquie, le Venezuela, où la croissance demeure solide. Mais gare aux risques persistants : bulles de crédit, protectionnisme et instabilité politique.

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Bulle de crédit et protectionnisme : les nouveaux risques des pays émergents selon Coface
Bulle de crédit et protectionnisme : les nouveaux risques des pays émergents selon Coface

Lors d'une conférence portant sur les risques dans les pays émergents qui se déroulait le 20 mars, Coface a souligné l'importance de la bulle de crédit dans les pays émergents. « Malgré une croissance en hausse, estimée à 5,1% en 2013, et l'amélioration des fondamentaux souverains et externes, les risques émergents n'ont pas disparu mais ont changé de nature », avertit le groupe d'assurance-crédit.

L'Asie émergente en proie aux bulles de crédit

Premier risque à prendre en compte pour le Daf : celui des bulles de crédit. « Les politiques expansionnistes, mises en place dans les pays émergents depuis la crise de 2008-2009, et les lacunes en matière de règles prudentielles, ont favorisé une croissance soutenue du crédit bancaire, au point de former de véritables bulles de crédit », constate Coface.
Sur la base d'un indicateur synthétique croisant le niveau du stock de crédit et sa croissance, la région la plus à risques est l'Asie émergente : Malaisie, Thaïlande, et dans une moindre mesure, Corée, Chine et Taïwan. D'autres pays, comme le Chili, la Turquie, la Russie et le Venezuela, sont aussi dans une situation de boom de crédit ou très proches, souligne Coface: « Il ne s'agit pas d'un risque immédiat, mais plutôt d'un risque de moyen terme qu'il faut avoir à l'esprit », précise Yves Zlotowski, économiste en chef.

Russie et Argentine : un protectionnisme rampant

Autre risque à prendre en compte, le protectionnisme rampant de certains pays émergents. La Russie, l'Argentine, et l'Inde dans une moindre mesure, sont désignées par l'étude comme les pays ayant le plus tendance à pratiquer les contrôles de capitaux et le protectionnisme commercial. Le recours massif aux mesures restreignant le commerce peut entraîner des délais de paiement plus long pour les importateurs, mais aussi davantage de barrières à l'entrée pour les entreprises exportant vers les pays qui mettent en œuvre de telles mesures, avertissent les experts de Coface.

Afrique du Nord / Moyen-Orient : une instabilité persistante

L'assureur crédit évoque aussi une hausse des risques d'instabilité politique. La vague des révolutions arabes a été révélatrice des nouvelles revendications politiques, culturelles et institutionnelles des sociétés émergentes, remarque Coface. Afin d'analyser la capacité des différents pays à provoquer des ruptures politiques, l'assureur crédit a élaboré une grille de lecture croisant deux types d'indicateurs : les pressions aux changements (inflation, chômage, contrôle de la corruption...) et les instruments du changement (éducation, réseaux sociaux, proportion des jeunes, rôle des femmes...).

Parmi les 30 pays émergents examinés par l’étude, la zone Afrique du Nord / Moyen-Orient se distingue nettement par la présence à la fois de fortes pressions aux changements et des instruments. D’où une mise en garde contre le caractère persistant d'instabilité dans cette région, dans le cas notamment où les régimes postrévolutionnaires s'avéreraient incapables de répondre aux exigences de la population.

Lire l'étude Coface sur les risques des pays émergents mars 2013

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