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Daf à l'international, un vrai + dans une carrière ?

Une expérience à l'international est désormais considérée comme un must dans le parcours d'un directeur financier. Cela lui permet de développer des compétences qui lui seront essentielles pour sa carrière.

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Daf à l'international, un vrai + dans une carrière ?

Au cours d'une carrière de directeur financier peut se poser la question de vivre une expérience professionnelle à l'étranger. Outre l'impact que ce changement peut avoir sur la vie personnelle du Daf, qui n'est bien sûr pas à négliger, cela peut permettre de faire évoluer sa carrière et de développer de nouvelles compétences.

Il est tout d'abord important de noter qu'il existe deux façons différentes d'aller travailler à l'étranger : « Vous pouvez être ­expatrié par une entreprise, ce qui est plus sécurisant, car vous ­restez dans le même groupe, avec la même DRH, la même logique et que vous pouvez être rapatrié en cas de problème. L'autre manière est simplement d'aller à l'étranger et de trouver un emploi là-bas » détaille Guillaume de Pommereau, aujourd'hui Group CFO des Laboratoires Majorelle. De son côté, c'est cette deuxième option qu'il a choisie, en allant vivre à Londres et en devenant directeur financier de Takeda Pharmaceuticals Europe pendant trois ans, d'Alliance Healthcare pendant un an et d'Hitachi Europe pendant six ans.

Pour réussir au mieux cette nouvelle expérience, l'adaptation à une nouvelle culture est primordiale, comme l'expli­que Susanne Liepmann. D'origine allemande, l'actuelle présidente de l'association FiPlus a été CFO en France et en Suisse durant sa carrière. « Il est important de rencontrer rapidement du monde, pour se faire connaître et pour avoir un cercle de soutien. Les associations professionnelles locales, les antennes de vos associations d'alumni d'écoles le cas échéant ou des groupes d'expatriés sont de précieux soutiens. Puis vous allez travailler votre écoute et votre sens de l'observation : repérer les différences culturelles est fondamental dans un premier temps, notamment si vous êtes amené à vivre dans des pays avec des cultures extrêmement différentes de ce que l'on peut connaître en Europe. »

Un « must have » pour le Daf

Avoir vécu une expérience à l'international est désormais un must have pour un directeur financier : « Cette exposition à l'inter­national est, dans la plupart des cas, une condition sine qua non pour les recruteurs, rapporte Lionel Gouget, ancien Daf et désormais associé au sein du cabinet Valtus. Au-delà de la maîtrise de l'anglais, qui est aujourd'hui indispensable pour un directeur financier, une expérience à l'étranger est capitale. Il y a quelques années, on pouvait probablement faire une carrière franco-française, maintenant c'est de plus en plus difficile. Même dans une petite start-up française, il y a toujours un moment où va se poser la question de l'élargissement du marché, du lieu de financement, etc. À ce moment-là, le back-up linguistique, culturel et l'exposition à l'international sont indispensables. » Ces expériences peuvent être en tout point bénéfiques pour la carrière du directeur financier. Elles permettent « une ouverture à des cultures différentes » comme l'indique Guillaume de Pommereau. Au-delà de cette ouverture, ces expériences à l'étranger aident à développer de nombreux soft skills : « Au niveau des compétences, toutes ces expérimentations m'ont permis de progresser au niveau de la communication et du leadership. En plus de cela, vivre à l'étranger offre une réelle flexibilité, rend beaucoup plus agile, aide à gérer les différences, des qualités bien utiles pour un directeur financier » analyse Sabrina Maggio, une CFO italienne qui a travaillé aux États-Unis et plus récemment en France, en tant que VP finance chez Bic.

Lionel Gouget abonde dans ce sens : « J'ai eu l'occasion de partir 6 mois en mission au Liban. J'ai l'impression d'avoir développé une capacité d'adaptation énorme. Au niveau des soft skills, cela aide à comprendre comment fonctionne son interlocuteur, à être beaucoup plus ouvert sur un certain nombre de choses, ce qui est au moins, si ce n'est plus, aussi important que la technique. La partie internationale est une forme d'ouverture d'esprit qui vient vraiment augmenter les compétences d'un CFO. »
Susanne Liepmann rajoute deux compétences qu'elle a eu l'occa­sion de développer à travers ses expériences à l'international : « Je pense que ces directeurs financiers deviennent plus résistants au stress. En travaillant à l'étranger, un directeur financier fait face à une plus grande adversité, ce qui renforce sa résistance au stress et sa résilience. Je dirais qu'ils sont aussi plus créatifs, parce qu'il faut trouver des solutions dans un environnement que l'on ne connaît pas. »

Des gains au quotidien

En plus du développement de ces soft skills, le fait de travailler à l'étranger apporte aussi des compétences qui servent quotidiennement dans le métier de directeur financier. « Lorsque j'étais CFO Europe chez Hitachi, j'avais dans mon équipe des gens qui me reportaient qui étaient dans différents pays. Le fait d'être passé par ces pays me permettait de mieux comprendre leurs problématiques » relate Guillaume de Pommereau.
Et Susanne Liepmann de compléter : « En finance d'entreprise, nous avons souvent ce rôle de courroie de transmission. Le fait d'avoir évolué auprès de différentes cultures renforce cet aspect, notamment par l'écoute et l'observation. »

Les CFO avec une expérience internationale sont également mieux préparés par la suite pour faire face aux défis économiques et financiers mondiaux, selon Sabrina Maggio : « En ayant connu des interactions globales, un CFO ­international a cette ouverture plus importante sur ce qui se passe à l'extérieur, qui aide énormément, notamment dans une situation de volatilité du marché comme aujourd'hui. Cette ouverture ­d'esprit sur ce qui se passe à l'inter­national est une compétence clé. » Pour toutes ces raisons, Lionel Gouget conseille de ne pas hésiter à tenter cette expérience à l'inter­national : « Je recommanderais bien évidemment d'avoir cette ­agilité d'aller se frotter au maximum à de ­l'inter­national. Le fait d'aller chercher des ouvertures, des ­partenaires, de l'international est tellement enrichissant et valorisant d'un point de vue business dans la carrière du CFO. » Guillaume de Pommereau conclut en soulignant le côté stimulant de ces expériences : « C'est peut-être plus exigeant, plus stressant, mais le fait d'avoir toutes ces expériences a fait que je ne me suis pas embêté une minute dans ma carrière. Certains de mes collègues sont restés dans la même entreprise pendant 20 ans et n'osent désormais plus en sortir. De mon côté, j'ai fait 10 postes différents, je me suis peut-être endurci de ce côté-là. De plus, j'ai sûrement plus confiance aujourd'hui dans le sens où je sais qu'il existe d'autres opportunités ailleurs. »

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