« Mon job est de faire en sorte qu'un projet artistique puisse se concrétiser »
Publié par Stéphanie Gallo le - mis à jour à
Directrice administratrice et financière de l'Opéra de Lille depuis 2019, Euxane de Donceel lève le rideau sur son quotidien.
« Quand la représentation est terminée, quand les spectateurs applaudissent, quand ils montrent qu'ils ont passé un bon moment, que l'équipe artistique est satisfaite, tout notre travail prend son sens, tous ces bons de commande qui ont été travaillés et signés prennent vie... L'équipe finance n'est pas sur scène, nous sommes invisibles, mais c'est aussi notre engagement qui permet cet aboutissement » , sourit Euxane de Donceel, directrice administrative et financière de l'Opéra de Lille, depuis 2019. Une structure qui emploie une centaine d'ETP (dont 65 salariés permanents). Sous sa responsabilité : une dizaine de personnes, avec dans son portefeuille, la comptabilité, le budget, les Ressources Humaines, les marchés publics, l'administration des réseaux informatiques, le mécénat, la RSE etc
Reprtings et subventions
« En résumé, mon job est de faire en sorte qu'un projet artistique puisse se concrétiser. En cela, c'est assez proche d'une entreprise classique. Contrairement à l'image que certains peuvent avoir, il n'y a aucune frivolité ou approximation même si on est dans le domaine de la culture. Tout doit toujours être parfaitement rigoureux. Notre budget est assuré à 80% par des subventions, il n'est pas question de faire n'importe quoi avec de l'argent public. Je dois d'ailleurs faire des reportings réguliers à nos financeurs » . Si la daf de l'Opéra de Lille assimile le fonctionnement de sa structure à celui d'une entreprise, elle pointe néanmoins des spécificités. Notamment sur ce point justement des subventions. « Nous sommes très liés aux politiques culturelles locales et nationales. Nous devons équilibrer notre budget en fonction des stratégies des élus. Et même si nous travaillons beaucoup sur le mécénat et sur nos recettes de billetterie, il n'est pas si facile d'aller chercher de nouvelles recettes lorsque les subventions sont abaissées, comme c'est le cas ces dernières années en raison des économies réalisées par l'État et les collectivités. Dans le même temps, nous devons assurer une mission de service public et donc proposer des fauteuils à des prix accessibles » . Elle doit aussi jongler avec plusieurs taux de TVA et différents types de contrats de travail, notamment avec le statut spécifique des intermittents du spectacle.
Autre particularité de son emploi, elle assiste à, au moins, une représentation par semaine (et parfois plusieurs du même spectacle). « Il est évident que pour quelqu'un qui ne serait pas attiré par cet art, cela serait une contrainte pesante. Cela représente beaucoup d'heures de présence. Pour moi, c'est du plaisir... » .
Il faut dire qu'Euxane de Donceel est plongée depuis son enfance dans ce monde qui la passionne. Elle a toujours pratiqué la danse et la musique. Jusqu'à avoir imaginé en faire son métier. Elle s'était finalement orientée vers une École de Commerce à Nantes, avec une spécialisation « Art et culture ». Évidemment. Ses stages, elle les a faits dans une société d'audiovisuel, au festival interceltique de Lorient etc. Rapidement, après ses premiers pas dans le monde du travail, elle avait rejoint, comme elle l'avait toujours voulu, le secteur culturel. Elle a fait ses armes dans plusieurs établissements en tant qu'administratrice avant de devenir, il y a cinq ans, la daf de l'Opéra de Lille.