Guerre commerciale : les PME renforcent leur stratégie de couverture
Depuis l'élection de Donald Trump, la pression exercée sur les marchés de change atteint un niveau inédit. Dernier événement en date : les critiques virulentes du président américain à l'encontre de Jérôme Powell, président de la Réserve fédérale. Dans ce climat d'instabilité, les PME européennes exposées à l'international adaptent activement leur gestion du risque de change, souligne la dernière étude publiée par la fintech iBanFirst.

Le ministre des Finances américain, Scott Bessent, a justifié la politique tarifaire agressive du président Donald Trump comme un outil de « création d'incertitude stratégique », selon le principe de la théorie des jeux, ce dimanche 27 avril sur la chaîne d'informations américaine ABC. En entretenant le flou sur ses intentions finales lors des négociations, Washington chercherait ainsi à renforcer sa position. Selon Scott Bessent, Donald Trump excelle dans cet usage de l'incertitude comme levier de négociation, justifiant ainsi les lourdes taxes imposées depuis janvier sur la plupart des partenaires commerciaux, et tout particulièrement sur les importations chinoises. Face à ces incertitudes, les entreprises françaises ont commencé à se doter de mécanismes financiers appropriés. Bas du formulaire
PME : une agilité accrue face à la volatilité
Selon les données de la dernière étude* d'iBanFirst, spécialiste des paiements internationaux, les entreprises clientes de la fintech ont nettement intensifié leur utilisation des instruments de couverture ces derniers mois.
Les observateurs font état d'un doublement du nombre de contrats de couverture entre septembre et avril. Les PME ont profité de la faiblesse du dollar pour sécuriser leurs règlements futurs dans des conditions optimales.
Entre le 5 mars (lendemain du discours de Donald Trump devant le congrès) et le 3 avril (« Jour de la Libération ») la fintech a enregistré une multiplication par quatre des opérations de couverture, et une augmentation de 10 % d'activité sur la plateforme sur la même période, signe d'une vigilance accrue des directeurs financiers qui ajustent quotidiennement leurs paiements pour bénéficier des meilleures parités monétaires.
Cette dynamique est également alimentée par une hausse de 8 % du nombre d'utilisateurs de la plateforme en mars et avril.
La volatilité monétaire, un enjeu stratégique pour les PME
Entre janvier et mars 2025, la fintech a d'ailleurs accueilli 650 nouveaux clients, illustrant l'importance croissante de la gestion des risques de change dans la stratégie des PME.
Face à la menace des droits de douane et aux variations brutales des taux de change (EUR/USD, EUR/CNY, etc.), la capacité à payer au bon moment, dans la bonne devise, et à se couvrir efficacement devient un levier essentiel pour préserver la compétitivité et la marge des entreprises.
*iBanFirst a analysé le comportement de ses 10 000 entreprises clientes en Europe ces dernières semaines.
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