La blockchain : une solution de financement pour les entreprises ?
Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
La blockchain offre aux entreprises de nouvelles opportunités de financement. Elle permet de simplifier et fluidifier les transactions, tout en garantissant une sécurisation optimale.
Le marché de la crypto-monnaie a actuellement le vent en poupe et apporte une alternative aux transactions financières traditionnelles. Il s'appuie sur la blockchain, qui est une technologie permettant le stockage et la transmission d'informations. Elle est sécurisée et transparente, sans organe central de contrôle. Elle offre également la possibilité de constituer une base de données infalsifiable, contenant l'historique des transactions partagées entre tous les utilisateurs. Résultat : de plus en plus d'entreprises s'intéressent à cette technologie pour leurs opérations de financement "Auparavant, la blockchain était plutôt réservée aux entreprises innovantes. Mais nous observons actuellement une standardisation de cette technologie, qui s'est généralisée et simplifiée", constate Florent Jacques, cofondateur de Finkey, une entreprise qui conseille et guide les actionnaires et dirigeants lors de la prise de décisions stratégiques.
Les STO gagnent du terrain
Pour financer les entreprises, la blockchain peut être utilisée via deux outils : les initial coin offering (ICO) et les security token offering (STO). "Le financement sous forme d'ICO est plutôt réservé aux entreprises du Web3. Les entreprises traditionnelles s'orienteront davantage sur la STO", précise Florent Jacques. Ce dispositif offre la possibilité de financer une entreprise en échange de jetons valables sur le marché de la crypto-monnaie. Les entreprises qui procèdent à une STO distribuent des titres qui ont le statut de valeur mobilière, comme des titres financiers, permettant aux investisseurs de détenir une partie du capital de l'entreprise. "La STO peut financer, par exemple, une opération immobilière ou des actifs de type stock", illustre Florent Jacques. Côté réglementation, l'Autorité des marchés financiers (AMF) assimile les STO à des offres publiques de titres financiers. "Pour les STO d'un montant inférieur à 8 M€, la procédure est très accessible. Au-delà de 8 M€, le cadre réglementaire devient plus lourd", indique Florent Jacques. Dans ce dernier cas, les entreprises doivent notamment soumettre un document, appelé "un prospectus", à l'AMF.
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Des avantages pour les entreprises
"Une STO présente de l'intérêt aussi bien pour les PME et les ETI que les grands groupes. Cela permet d'avoir un accès direct aux investisseurs, sans intermédiaire financier, ainsi qu'à des liquidités plus importantes", souligne le cofondateur de Finkey. Ce dispositif facilite également les levées de fonds à l'international. "Ce type d'investissement reste aujourd'hui compliqué. La STO permet de casser les barrières", précise Florent Jacques. L'utilisation de la blockchain offre, en outre, une plus grande transparence des opérations et des acteurs, ce qui sécurise davantage les transactions. Reste que cette forme de financement reste encore assez marginale dans les entreprises françaises. "La technologie est au point mais il manque encore des plateformes permettant de fluidifier ces processus", indique Florent Jacques. Selon l'expert, cet outil devrait largement gagner en popularité d'ici les prochaines années et pourrait être compatible avec d'autres modes de financement. "Les banques devraient évoluer et intégrer ce genre de technologie dans leur système. L'utilisation de la blockchain pourrait notamment être très pertinente pour des petits financements de moins de 5 M€. Cela permettrait aux banques de fluidifier et d'utiliser moins de ressources sur ce genre d'opérations", détaille-t-il.