[Trophées DAF 2017] Estelle Leroy-Savignac (Michel et Augustin): du CAC 40 à la PME, un parcours multiple et intense

C'est par un stage qu'elle qualifie de "hors norme" qu'Estelle Leroy-Savignac fait ses premiers pas dans la finance. "C'était en 1999, au département Financement et Bourse de Total. Trois jours après le début de mon stage une Offre Publique d'Echange a été lancée sur Elf", se souvient-elle. La jeune stagiaire suit donc cette opération avec passion et c'est donc sans hésitation qu'elle postule dans ce département une fois son diplôme d'HEC en poche.

À 23 ans, elle se retrouve à gérer des opérations sur titres cotés à un milliard d'euros. "J'ai été responsabilisée très jeune, on m'accordait une grande confiance", raconte-t-elle. De 2005 à 2008, elle passe trois ans à l'audit interne groupe, un métier "extrêmement formateur avec une forte exposition à l'international", aux dires de l'intéressée. Estelle Leroy-Savignac intègre ensuite la branche Raffinage Marketing au poste de contrôleur financier joint venture. "Je rentre à cette occasion dans le métier pur de financier avec clôture des comptes, présentation à des actionnaires extérieurs au groupe et responsabilité d'administratrice", explique-t-elle. Elle doit également relever le défi de financer des sociétés dans un contexte post faillite de Lehman Brothers.

Elle accède ensuite à la tête de la direction financière de la société qui gère les stations-services autoroutières de Total. Son défi d'alors: fusionner la direction financière de cette société avec celle qui gère les stations périurbaines. "Il s'agissait de deux entités juridiques distinctes. Les processus devaient donc rester séparés mais la qualité de service devait être la même", décrit-elle. Un défi organisationnel, donc, pour réussir à faire travailler les équipes ensemble. Alors que sa carrière semble toute tracée chez Total, Estelle Leroy-Savignac se fait chasser par Michel et Augustin. Heureuse à son poste, elle accepte cependant la proposition des trublions du goût. "Je me suis demandée si je regretterais d'avoir dit non à cette start-up dans six mois", raconte-t-elle. Et la réponse était oui. "J'ai suivi mon intuition. Michel et Augustin est une société extraordinaire qui vaut la peine qu'on se jette à l'eau", pense-t-elle.

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L'aventure Michel et Augustin commence donc pour Estelle Leroy-Savignac en 2013. Elle y apporte expérience d'un grand groupe structuré. "L'important est de raisonner en processus tout en menant à bien une activité avant tout opérationnelle", analyse-elle. Elle mène ainsi avec succès différents projets: internalisation de la comptabilité, mise en place d'un ERP et construction d'un reporting plus opérationnel.

Un succès qu'elle attribue également en grande partie à son équipe (8 personnes qu'elle a pour la plupart recrutées). "La réussite dans notre métier est un mix de process et d'humain", insiste-t-elle. La troisième année de son poste a été bien occupée par l'entrée au capital de Danone: "C'était passionnant car nous avons dû réaliser un audit d'organisation qui a permis de valider que nos bases étaient solides. Et les discussions avec Danone ont permis de challenger notre vision à long terme". Elle a quand même pris le temps de passer son CAP de pâtissier. "C'est important pour la cohésion d'équipe et la compréhension des enjeux afin de ne pas uniquement raisonner coûts mais également chaîne de valeur", souligne Estelle Leroy-Savignac.

Elle ne regrette en tout cas pas son choix. "Chez Michel et Augustin je suis au plus proche à la fois de l'opérationnel et des dirigeants. C'est très stimulant d'être un vrai business partner", indique-t-elle. Aujourd'hui, c'est le développement de la filiale aux États-Unis qui lui prend le plus de temps. Elle travaille également à améliorer le contrôle interne et la gouvernance de la société.

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