« Les transitions climatiques, technologiques et sociales doivent devenir une priorité pour les entreprises », Guillaume Richet-Bourbousse, économiste.
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Dans un contexte économique chahuté, Guillaume Richet-Bourbousse, qui intervient en ouverture des Journées Daf le 10 octobre prochain, souligne l'importance d'innover et d'investir dans les technologies numériques pour renforcer la résilience des entreprises et accélérer leur transformation.
Les ETI affichent-elles une bonne santé financière ?
Les résultats de 2022 sont plutôt bons. Les indicateurs financiers se sont améliorés (chiffre d'affaires, valeur ajoutée et excédent brut d'exploitation) et ont dépassé les niveaux d'avant-crise sanitaire. En conséquence, le taux de marge moyen des ETI se redresse à 27,6 % en 2022, après 26,2 % en 2021, pour retrouver les niveaux pré-crise financière de 2008, qui constituaient déjà un point haut. Ce contexte favorable et ces indicateurs financiers très positifs en agrégé peut cacher des situations hétérogènes : il y a par exemple de plus en plus d'ETI en situation de cessation de paiement, une cinquantaine en aout 2023 soit deux fois plus qu'à fin 2018, en nombre cumulé sur 12 mois.
Quels sont les leviers pour accélérer la transformation et renforcer leur résilience ?
Les entreprises sont des acteurs essentiels des transitions en cours : climatique, technologique et sociale. Il s'agit, pour répondre à la demande, de produire plus et mieux en musclant notre capacité d'offre et d'innovation. Les ruptures de notre environnement appellent ainsi une stratégie de transformation globale, juste et persévérante. Les investissements nécessaires ne pourront être que partiellement financés par le secteur public ; l'atteinte de cette cible globale devra mobiliser notre vaste réserve d'épargne européenne et les financements privés disponibles. Pour l'innovation, il convient de remédier à la faiblesse de l'investissement dans la recherche et développement. Que ce soit en France ou plus généralement en Europe, les technologies numériques tardent par ailleurs à se diffuser, retardant d'autant les gains de productivité qu'elles pourraient apporter.
Comment s'annoncent les années 2024 et 2025 ?
Nous prévoyons un atterrissage en douceur. La lutte contre l'inflation produit ses effets sans conduire à une récession en France : la politique monétaire fonctionne. L'investissement des entreprises résiste bien et la demande aussi grâce un pouvoir d'achat préservé.